J’ouvre la porte. Une bulle de savon éclate. Le reflet de ta vieille peau éclate aussi. Aussi éclatent le vase avec les fleurs des champs les coutures de tes robes à carreaux et nos bronches et nos marches à traverser midi à traverser hier fou à courir vide à faire courir nos fantômes.
J’ouvre la porte. Le sifflement d’une bouilloire percute ton chagrin. Et ton chagrin percute les assiettes sales ketchup les fenêtres sales terre le lavabo sale glaire. Que crèvent les amants du mardi gras ! Ton chagrin devient loup aveugle balles perdues bouche nylon. Que crèvent les amants du mardi gras ! Il mutile reins et prières sagittaires et pirates mauvaise foi et petites pluies. Où sont les amants du mardi gras ?
J’ouvre la porte. Un briquet chute. Cogne plancher. Et la flamme cogne tiroirs rocking chair nappe du dimanche cassette de chants grégoriens bracelets brésiliens masques italiens tissus africains attrape-rêves barquettes à la fraise. Et racle joues racle foie. S’enfuir, cogner court, s’enfuir encore. Il n’y aura plus de buée sur les fenêtres au petit matin.
Hello ! Te lit avec plaisir. Quel rythme !… et malgré tout des chants grégoriens … des univers qui se catapultent. Ca secoue bien le lecteur .
Merci Annick. Je veux essayer d’aller vers une écriture moins sage, moins lisse que d’habitude. Tester, chercher d’autres approches. Profiter de l’atelier pour m’y coller.
approches trouvées . Le rythme. La percussion des images. c’est fort. Merci
Grand merci Nathalie.
des portes ouvertes comme par une nuit de carnaval, on ressent de la violence dans ces éclats et ça claque…
et puis plus rien sinon la buée au petit matin qu’on imagine morose et gris comme dans le finish d’Amarcord
bon rythme trouvé avec cette petite phrase d’ouverture (et pourquoi pas essayer de tout regrouper comme un élan d’un seul bloc ?)
Merci Françoise… Oui, bonne idée de ne faire qu’un bloc… Et ravie de voir comment ce texte est reçu, lu par les camarades.
Ici, et c’est très particulier, chaque ouverture de porte agit comme un coup de gong — éclate ; percute ; chute et cogne — et les portes ouvrent sur des chambres de résonance, chaque ouverture a ses répercussions, qu’on sent autant mentales que sonores. Quel carillon !
Un tout grand merci pour vos mots, votre regard Christophe…
Je suis prise au jeu de ces portes qui s’ouvrent, je visualise réellement les espaces que tu nous laisse découvrir !
Merci pour la lecture, pour tes mots Rebecca…
Il y a de la cruauté, c’est bien, c’est juste, ça fait du bien. « Le reflet de ta vieille peau éclate aussi. » De la violence. Violence du Chagrin. Chagrin des amants. Ca s’enflamme, ça cogne. L’ironie triste, la fuite nécessaire. Tout est dit juste. Compact. D’accord avec Françoise, un bloc pourrait servir encore.
Merci Véronique. Je passe vous lire très vite. Passez une excellente fin d’après-midi.
Je ne me souviens pas que tu aies écrit lisse un jour, et c’est ce que j’aime aussi dans ces portes
Coucou Catherine. Joie de te retrouver. Merci pour la lecture. Je te lis très vite. Bises.
Oui, ça remue, ça racle, ça secoue. Ça fait tellement du bien…
Merci Jean-Luc… et mes excuses de ne vous répondre que maintenant… retard dans l’écriture et dans la lecture des textes des camarades aussi… je rattrape ces prochains jours… amicalement.