boost #01 | terre à écrire

ST1

Et l’eau de la rivière grosse et grasse de boue collante au sol et argileuse charrie cailloux et roches, branches et troncs dans un magma de terre ocre que rien n’arrête sur son passage, pas même bêtes et hommes. Après le passage, sol spongieux devenu vase de terre après les pluies diluviennes

ST2

Motte de terre égarée sur la page, fragment de monde qui voudrait être dit. Langue de terre, langue de la terre, pâteuse en bouche, terre végétale, terre natale, terre d’origine, langue de terre à creuser à fouiller à retourner à tenir dans le creux d’une main, rouge, ocre, marron, noire à effriter en grains de terre gros de vivants et de morts et de mots

ST3

Galeries souterraines creusées dans le sol par des insectes avides de terre. Sous les graviers, cherche les pattes de terre, cherche, elles sont là invisibles à l’œil nu, frémissantes sous les doigts. Ta peau a la couleur de la terre. Sur la terre, ton passage, comme sur le sable, tes traces empreintes de trace, que vient recouvrir la marée. Sous les pieds, un talus de terre fine.

ST4

Attends que de la terre germent les grains gros de promesses oubliées.

A propos de Émilie Marot

J'enseigne le français en lycée où j'essaie envers et contre tout de trouver du sens à mon métier. Heureusement, la littérature est là, indéfectible et plus que jamais nécessaire. Depuis trois ans, j'anime des ateliers d'écriture le mercredi après-midi avec une petite dizaine d'élèves volontaires de la seconde à la terminale. Une bulle d'oxygène !

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