https://maps.app.goo.gl/HAbXMueBdH1ySDdCA
C’est un point de lumière dans la noirceur de la nuit, un bal de guirlandes et de musique au creux d’une cité anciennement minière, du chaud dans le froid de l’hiver glacé, une porte ouverte dans un monde fermé. C’est un café, un bal, une musette, comme tout le monde nomme et ne cesse de me demander : Eh ! tu connais la musette ? Non ? Alors cours, cherches, vas-le trouver ! C’est un lieu dont le nom circule dans les territoires du Nord. Un lieu, à l’intersection de trois rues s’élançant vers ce joyau qui aujourd’hui a, cent quarante ans. C’est un cadeau, rénové, brillant de tous ces feux, dans ce carrefour du monde, sur cette place que l’on ne devine pas, intitulée liberté. C’est une maison en briques avec à son côté, un petit parc de sentiers noirs, laissant passer des mobylettes qui tracent inlassablement des sillons de roue dans la boue ; où la nuit, des tentes s’élèvent pour découvrir, ô surprise ! à l’aube des dimanches, des chaises, des filets, des cannes à pêche, des thermos, des hommes éveillés qui titillent le poisson. Ce sont des sentiers noirs qui mènent devant l’hôtel de ville, l’épicier ouvert sans relâche, le Pmu-bac-tabac-tiercé et le terrain de foot ; ces chemins noirs qui poussent vers des petites rues, sombres, longues et étroites, aux maisons exigües, semblables à une rangées de jeunes gens collés, épaule contre épaule, afin de s’assurer qu’aucun rai de lumière ne puisse s’y glisser ; qui emmènent vers ces petites maisons devant lesquelles sont garées toutes sortes de véhicules, vieilles Renault cabossées, tristes Peugeot délaissées, camionnette grise contre laquelle cet homme plié à même le trottoir, change une roue crevée. Noirs, ces chemins que suivent ces deux enfants d’à peine dix ans, qui marchent en se poussant jusqu’à se faire tomber, jetant de leurs pieds vigoureux, une cannette vide et faisant la course en riant. Et encore et toujours, ces briques rouges et ces petits jardins habités par des nains, des toboggans, un trampoline abandonné, des déchets, des chiens qui aboient, une fenêtre ouverte, une musique tonitruante, les cris d’une mère hurlant à sa fille. Ces chemins qui te font traverser des pelouses défraichies, entre des bouteilles et des sacs de chips écrasés, des crottes et des mégots. C’est un café, une musette, un coin de paradis, un petit bout du monde prêt à m’accueillir ces quelques mois.
https://maps.app.goo.gl/HAbXMueBdH1ySDdCA
Quel bout du monde que le votre, une autre longueur d’ondes…
Merci beaucoup Raymonde.
j’ai aimé tes « chemins noirs » et suis prête à les emprunter avec toi… une sorte de retour en arrière
salut Clarence et le plein de douceur
Merci chère Françoise, je m’y remets toute doucement. Je t’embrasse.
J’ai aimé ces chemins noirs qui « s’enguirlandent »
Merci Nathalie, bonne soirée.
On entre dans ce monde à petits pas puis tout se peuple et s ‘accélère, « C’est un cadeau, rénové, brillant de tous ces feux….puis….à l’aube des dimanches, des chaises, des filets, des cannes à pêche, des therrmos, des hommes éveillés qui titillent le poisson….puis ..;maisons exigües, semblables à une rangées de jeunes gens collés, épaule contre épaule, afin de s’assurer qu’aucun rai de lumière ne puisse s’y glisser… »
Vite je me prépare et j y vais…
Chère Carole, on se retrouve dans nos écrits, à te relire vite, merci.
Merci de ton passage et de ta lecture Clarence (de tes réserves surtout, c’est tellement moins simple d’en faire part), quant à moi je me suis laissé prendre à ta musette — avais laissé un commentaire côté collectif, ça disait :
« un « petit bout du monde » mais oui! c’est ça! et par ses chemins noirs le souffle et l’élan du commencement d’une aventure »
(et te demandais quoi)
Merci de ta compréhension et à nos prochaines lectures. Bonne journée.
Quel texte! Dès l’attaque on est dans de la poésie, et ce jusqu’à la fin ! C’est un texte qu’on a envie de proférer sur une scène minuscule, petite ou grannnnde!
Merci Nicolas, à bientôt.
Ce petit mot laissé sous le PDF… je ne sais pas si vous l’avez vu : un très bel ensemble, je me laisse emporter par votre texte, ses images, ses bruits, les enfants et le café/bal/musette. Très beau.
Merci beaucoup Annick, bonne journée.