Vigne vierge qui remonte la façade en pignon au-dessus de la rue dix mètres au moins. Vigne vierge jusqu’au transformateur et lui en short juché sur une échelle de bois. Vigne vierge jusqu’au fil téléphonique on s’est garé deux roues sur le trottoir. Les va-et-vient du chien au balcon ses aboiements festifs qui trainent dans les aiguës. La montée du château où le camion poubelle faisait marche arrière avant l’accident. La porte à crémaillère du garage avec une poignée qu’il faut avoir la force d’ouvrir. L’odeur de fuel un ramassi de bois de bouteilles vides et de cartons. Le porche la boite aux lettres le portillon métallique aux entrelacs noirs . L’escalier droit qu’elle nettoie tous les jours en tranchant les limaces au sécateur. Fais bien attention. Tiens-toi. Le retour de balcon qui surplombe l’escalier la tête du chien sous la rembarde et sous le banc en lamelles blanches. La cloche de la porte d’entrée avec quatre carillons qu’on entend même au fond du jardin. Son tablier à travers les carreaux ses longs bras ses mains qui tremblent ses longues jambes comment ça va mes enfants ? Au-dessus de l’évier la fenêtre à battant avec une poignée en L la vue sur la chaine de Belledonne . Une odeur de steak la table est mise ronds de serviette et sac à pain. Le crépitement du beurre fondu dans la poêle. Un carreau de chocolat avec le café les tasses qui vibrent dans le plateau d’argent. Le marbre blanc des escaliers casse-gueule avec les chaussons qu’elle nous a tricotés. La pendule à tic-tac et le clic du déclenchement qui annonce la sonnerie. Le chien qui tourne sur lui-même fouettant les plantes vertes arrête un peu! Sous le noisetier la table en fonte pars pas les mains vides! Avec tout Grenoble en dessous un bon coup de rotofil dans les ronces et les ardoises. Les escaliers de terrasse en terrasse vers le cerisier qu’on escalade avec tout Grenoble en-dessous. La cheminée et le sapin à côté décoré de bougies les moutons de la crèche. Le roulement des dés sur le feutre dans le jeu de jacquet Gagne-Petit ça t’en fait quatre! Le divan-bibliothèque avec les livres Rimbaud Baudelaire et les poèmes de l’aïeule en rouleau. Le fauteuil le journal sous l’abat-jour branlant que le chien fout en l’air en passant mais sors donc le chien! Les canapés triangulaires en mousse ondulée et tissu éponge marron. Le journal télévisé dans un recoin en partie masquée par la cloison du bureau Yves Mourousi Tour de France. Dans un cadre un paysage de neige.