Quel que soit son mécanisme (à poussoir, automatique, inversé), un parapluie (de para - parer ? et de pluie - la pluie) est moins chiffonné ouvert que fermé. Sec dans un placard, ou dans un porte-parapluie, ou encore accroché à une patère près de la porte dans un vestibule (espace domestique souvent dénommé "entrée", quoiqu'il serve indifféremment à l'entrée et à la sortie de la maison), sa toile évoque des jupons, des crinolines ratatinées, et de même lorsqu’il est mouillé, que la main le secoue et l’égoutte. A moins qu’elle ne soit tenue, sage (la toile), par un anneau de même matière et un bouton pression. Mais lorsqu’il est dehors, son tissu bien tendu, c’est une autre histoire. Si on le compare à l’ombrelle (d'ombre - absence de lumière ou interception de la lumière par un corps et de elle - féminin - brèle, à connotation argotique, et bien que féminin, peut s'appliquer aussi bien à un être mâle et n'a rien à voir - pour l'instant - avec notre sujet) le parapluie est plus sombre, plus opaque, plus lisse. Il ne fait pas écran, il fait toboggan (de mon premier est le contraire de tard, mon second est comme le Danube bleu, mon troisième te va comme un), les gouttes s’agglutinent en foule et rigolent sur ses pentes, sur son tissu tendu (nous y voilà) par l’action des baleines. Il paraît (du latin parere - paraître) que ces tiges souples que l’on retrouve dans la confection des soutien-gorge (pièce de vêtement ne concernant que la moitié des hommes, à savoir le sexe féminin du genre humain, à moins que ce ne soit le genre féminin de l'espèce humaine - et encore, car il (le soutien-gorge) n'est pas unanimement porté par tous les individus de celui-ci - vocables masculins - celui-ci se rapportant au sexe ou au genre - qui désignent ici des êtres femelles - ou de celle-ci - la moitié), il paraît donc que le mot vient, par métonymie (du grec) de la pratique ancienne de les fabriquer au moyen de fanons de baleines. Quand on (pronom neutre que d'aucun.e.s préfèrent aujourd'hui remplacer par iel - pronom composite, constitué en égale part de gamètes femelles et mâles - adjectifs placés ici dans l'ordre alphabétique qui est supposé ne pas induire de jugement de valeur - les zed ne partagent pas tous cet avis - et qu'il faudrait proprement écrire i.e.l.le) est à l’abri d’un parapluie, et qu’on se déplace dans un milieu liquide, mais en toute sécurité, on.iel a la sensation dans se retrouver dans le ventre d’une baleine, comme les héros de contes et d’histoires anciennes (accord de l'adjectif par proximité), de légendes nées avant le temps. Car n’avons-nous pas tou.te.s fait l’expérience, à notre plus petite échelle, d’un séjour dans le ventre d’un mammifère géant ? La future maman est la baleine originelle. Mais que dit la voix mâle du chœur des cétacés ? Qu’il faudrait écrire balein.e.s.
Est-ce pour parer à une averse de commentaires passionnés sur l'usage (ou pas) de l'écriture et de la grammaire inclusive dans nos pratiques littéraires que j'ai choisi le parapluie ? Je n'en sais rien. Cette direction s'est prise d'elle-même, sans préméditation, au cours de l'écriture du texte.
Sourire permanent à la lecture du texte.
J’aime beaucoup les incises et les parenthèses !
(Je n’aime pas beaucoup l’écriture inclusive.) (Par ailleurs.)
Merci pour ce texte !!
Merci Fil, tant mieux s’il vous a fait sourire, je me suis beaucoup amusée à l’écrire !
Sourire, oui et amusement à lire ce texte ! Je me demande si les parenthèses ne pourraient pas s’enfler encore comme autant de parapluies qui s’ouvrent. Merci pour l’objet !
Il faudrait que j’essaye de supprimer le texte et de ne garder que les incises entre parenthèses. Merci pour le commentaire !
Jolis zigzags dans les mots, les pensées. Belle promenade en empruntant les chemins de traverse, le plus beau chemin n’étant évidemment pas le plus court. Très agréable.
Merci Jean-Luc, cela me donne une idée chez chemins de traverse, ces digressions…
ai-je tort d’y voir une gentille satire… ?
Non tu n’as pas tort, trop gentille peut-être ?