le dessin de Matisse, visage d’une femme de trois-quart
elle accroupie contre la machine à laver les yeux levés vers lui dont la main est en l’air.
le stand France-Urss de la fête de l’huma, et les 5 poules picorant sur un plateau de bois quand on fait tourner la boule dessous, le petit bruit qu’elle font
la cohue sur les sentiers boueux de la fête de l’huma
elle frappant de toutes ses forces avec le matelas pneumatique sur la tête de sa petite sœur entrain de se noyer
Maman dans son ensemble Rodier noir, lèvres et ongles rouges.
l’adolescente faisant la roue devant la grille du lycée pour épater son amie
leur tête à ma naissance
le corps ensanglanté du rival de BenHur
les publicités Dubonnet qui couraient dans les tunnels du métro parisien
les brochettes du stand vietnam de la fête de l’huma
nous dans nos blouses en crépon de coton brodé achetées sur le stand France-Roumanie de la fête de l’huma
Papa invoquant ses (trop) nombreuses années de parti en riposte à un camarade qui fait de même
le corso fleuri à Nice vu des épaules de l’oncle
le feu d’artifice du 14 juillet vu du balcon de l’avenue Bellevue à Nice
les tasses en porcelaine japonaise bleue d’Ady remplies de lapsang souchang fumant
les lèvres velues de tata Lulu
lui encore inconnu
le silence des films d’Einsenstein
le landau descendant l’escalier dans le cuirassé potemkine
les CRS casqués derrière leur boucliers en plexi, leur air de scarabées
les résilientes taches de goudron sur les vêtements de plage
cette phrase: ne poussez plus, le médecin n’est pas arrivé… puis son arrivée, il dit qu’il en était au fromage tout en libérant mon fils
la puèricultrice de la clinique étrillant mon fils à le faire hurler
le village perché, là-haut, si beau, mais en ruine
le bruit des fontaines dans les villages surchauffés
la mer apparue entre deux tunnels
les petits lits cage du service pédiatrique de l’hopital de quimper
les cahiers d’école avec les tables de multiplication au dos
les deux petites enchifrenées attendant devant la porte dans leurs robes en nylon maculées de taches
le petit voisin compagnon de jeu qui a déménagé à la suite de sa polio
le vide du camp de Buchenwald
l’éléctrophone Teppaz dans sa valisette diffusant la messe pour le temps présent de Pierre henry
les toits en zinc vus depuis la fenêtre de la rue de Meaux
l’escalier sombre et étroit menant à l’appartement de la rue Vivienne
la station de metro Rue Montmartre, la façade tarabiscotée du theâtre du gymnase, le restaurant Bebert, les photos porno dans la vitrine au coin de la rue vivienne
Woody Allen en spermatozoide anxieux…
Les mouches qui tournent et se noient dans les filtres des gros bidons de lait en alu
le poulet à l’ananas du premierdéjeuner dans un restaurant chinois de la rue Vivienne
le démentiel couscous royal chez Bebert boulevard montmartre
le beau visage de mon parrain à moustaches, son curieux petit rire aigü
les grands panneaux comme de lave brulante de Kiefer en hommage à Celan
les derniers livreurs de charbon, leurs sacs en jute noire, leur mains et visages noirs; vécu ou rêvé ?
la devanture rouge du cinéma porno à côte du café Rey devenu le cinéma bastille puis le MK2
la rue de Charenton avant l’opéra, senteur de chou émanant de l’échoppe l’épicier yougoslave au rez de chaussée du 12
les amandines et la baguette de la boulangerie de la rue de Charenton
la première tranche de saumon fumé acheté charcuterie rue st sabin, le café tabac Balto un peu plus loin, tous les cafés tabac Balto
la salade exotique de la grande charcuterie traiteur de la rue de Paris
Gatita gémissant dans sa cage à l’hôpital de l’école vétérinaire
le dessin animé de Blanche-Neige son image mouvante comme si dans l’eau
sa première fois au cinéma, il a deux ans, c’est merlin l’enchanteur, il reste assis sans bouger yeux écarquillés durant une heure et demie
Katowice, cette ville noire
Je ne t’aurais jamais imaginée à la fête de l’Huma…
ah ah!! comme quoi !!
une belle succession avec de touchantes pépites semées en cours de route