Quand j’étais petite on a dit tourne sept fois ta langue dans ta bouche et au pays de la poussière et du soleil j’ai appris à me taire. J’ai appris qu’on descend les escaliers quatre à quatre et que la vie peut s’écouler lentement devant des porches endormis dont on se réveil uniquement pour la poussière. Enlever la poussière, taper les tapis, brosser les tissus, souffler dessus. J’ai appris à regarder au-dessus de mes jupes à lever les yeux sur les hommes et à regarder surtout celui qui trop grand, passait toujours devant la porte des miens.
plus tard, j’ai toujours pensé que la vie ne valait pas la peine d’être vécue. Vous avez paru surpris la première fois que je l’ai fait, mais ce que vous ne saviez pas, c’est que je m’entrainais déjà depuis longtemps.
ils disent toujours c’est ce long trajet en bateau, la mer, et ces centaines de valises en carton qu’il a fallu trimbaler, les enfants au bras, la morve au nez; On croit toujours que c’est là que ça à commencé. Avec ce bruits de pas pressés, avec le dernier regard sur la porte d’entrée et la poussière accumulée, la poussière du désert qu’on ne balayera plus jamais, avec l’arrivée dans un pays qu’on ne connais pas, avec les pièces froides et pas d’eau chez soi. On croit ça, mais mourir est un art, comme tout le reste, je le fais vraiment très bien*
*Sylvia Plath Dame Lazare