Ce cèdre-là est d’aquarelle, du Liban et de Garches. En un tour de main il a poussé sur le papier-torchon – le tour de main et le papier-torchon, c’est la règle avec l’aquarelle. Il se frotte aux vitres coulissantes de la chambre, les embrasse tout entières – comme ça qu’il s’est glissé jusqu’à l’eau du papier. La nuit, il absorbe le bruit des palles quand l’hélico se pose sur son tarmac de poche ; le jour, il retient les regards. Il a l’inébranlable foi du cèdre en son éternité – foi naïve quand la foudre l’abattrait en moins de temps qu’il n’en faut pour le peindre mais, pour cette foi qu’il a, il y a dans ses chuchotements nocturnes des mots qui font tenir jusqu’au petit matin et espérer, le jour.
Christiane, j’ai adoré. Le fait qu’il ait poussé sur papier torchon, se soit glissé et tout le reste, sa foi et la dernière phrase. Merci.
… merci de ce retour, Anne ; vrai qu’il s’est écrit à la vitesse de son aquarelle celui-ci !
… ses « vies » en réserve dans la lumière du papier. Merci Christiane