Entre les deux wagons le bruit est assourdissant il ne faut avancer que deux mètres pourtant mais à chaque fois c’est comme crever. Crever les tympans, crever de froid et se tenir aux parois qui ne font que glisser. Marcher droit alors que tout autour est comme plissé.
Appuyer – bruit de décompression
Le jeune homme penché à peine décontenancé sur la jeune femme à côté. Sa main touche ou maintien son épaule on ne sait plus bien, son sourire à elle est figé.
Tirer – pas de bruit
Quatre enfants autour d’une table, les chaussures retirées les petits pieds nus sur le bord des sièges beaucoup trop grand pour eux. Des jouets cassés enfouis partout. Trois garçons bariolés aux coupes de cheveux identiques, des joues rondes et des blessures profondes. La petite fille a aussi des cheveux, mais elle se tait.
Faire coulisser – bruit de frottement intérieur
Un pilulier sur la table. Personne dans le compartiment. Les pilules ont une drôle de couleur rose et se répandent tout autour, roulant. Des pilules comme des bonbons pour des enfants pas trop rond. A y regarder de plus près, quelque chose dépasse sous le siège en velours vert côtelé. Le pied d’un enfant potelé.
Casser – bruit d’éclats de verre
Allongée sur deux siège la jeune femme est emmitouflée dans plusieurs châles et vestes qui font comme des couvertures. Ses chaussures sont ôtées, justes un peu mises de côté. Autour, s’entassent et s’empilent des gens inconfortablement agencés tout engoncés et chargés. Elle, elle dort.
Traverser – bruit de l’air
Un gros chien blanc barre l’accès. La gueule en sang, il semble sourire pourtant
pile le thème… on plonge chaque fois
Merci pour ce train fantôme vers l’enfance. Et cette fin vers le fantastique !