coups de canif de Jacques Villeglé, ses assistants au pied de biche assurent l’arrachage des affiches
quelques secondes dans les silhouettes découpées de Lotte Reiniger
la première échographie dont il faut dépublier l’image parce que la mère ne veut pas
un tissu sur le visage de l’enfant à la sortie de la maternité
la photographie par Hans Hartung du photographe en train de photographier Hans Hartung
lynotype abandonnée aux ferrailleurs
dans les yeux de Louise Forestier, un instant
l’homme en salopette inclu dans une bouteille photographiée par André Villers est Michel Butor
oeil cinéma, caméra oeil du lever au coucher du soleil
On advient qu’au présent expose une voix d’homme sur les ondes d’une radio.A présent, quand le message est le médium, seule la mise en scène de soi fait contenu.
militante en larmes un soir de victoire électorale
la voix de Godard et les viet-nam en nous
rouge, bleu, jaune des totems rêvés d’Albert Chubac
la peau d’une table mise à plat par Max Charvolen
en hiver, lever de soleil, derrière une île sanctuaire
goéland curieux et gourmand dans la loggia de l’hôtel
arrivée première à la cascade des Anglais
reflet troublant, miroir, basse lumière, une main danse
plis, courbes, volutes du drap de lin froissé
cendres et guitare confiées à la mer
arbuste touché à chaque passage, mezouzah vide à l’entrée du jardin
les gestes lents de Delphine Seyrig dans un film de Chantal Akerman
crispations du visage en gros plan de Gene Hackman au volant dans un film de William Friedkin
flacon de Mitsouko, posé là
un lièvre miniature, un éléphant minuscule, la voûte étoilée en nous
Avec la brume, les nuages et la mer, les scénographes italiens mentent parfois pour faire croire qu’il n’y a pas d’îles à l’horizon.
voilà qui me ferait parfait exercice de transition pour les explorations à venir, ou bien parce que j’avais déjà ces explorations en tête que j’ai souligné comme Ernaux s’appuyait sur le cinéma ? en tout cas plaisir à lire
J’aime beaucoup, l’œil cinéma, le goéland curieux, le lièvre miniature et Louise Forestier et la main qui danse, merci pour ce texte.
Merci pour ces images poétiques Ugo. Bon jour.
Magnifique!
d’une affiche qu’on arrache aux îles qui se cachent, de rues en mer, de matière en bestiaire (sans mise en scène de soi) la poésie libre des images déliées