Elle prend ses médicaments. Elle ne dit rien, elle en a l’habitude. Elle est dans le salon, où tout se joue. Elle porte un verre d’eau à ses lèvres, elle ingurgite ses médicaments. Elle aurait du mal à s’en passer. Elle se dit ça, qu’elle aurait du mal à s’en passer. Elle est bien obligée d’en passer par là. Elle n’a pas encore vidé la plaquette de médicaments. Elle en a beaucoup car elle en a besoin. Elle ne pourrait pas vivre sans. Elle en a pour jusqu’à la fin de sa vie. Elle en a pour un bon bout de temps, de ces médicaments. Elle ne dit jamais pourquoi elle les prend. Elle n’a pas besoin de le dire. Elle doit faire avec, pour pouvoir faire sans. Elle serait en vrac sans ses médicaments. Elle ne peut pas s’empêcher d’appréhender le moment du coucher. Elle prend justement des médicaments pour ne pas appréhender le moment du coucher, entre autres. Elle ne sait pas qui a passé un pacte avec qui. Elle ne sait pas à quel saint se vouer. Elle est perdue dans son trou. Elle ne peut pas faire machine arrière. Elle doit aller droit devant. Elle a le mur qui lui fait face. Elle a son ordinateur qui lui fait face. Elle en a plein la face, à Saint-Avit-les-Monts. Elle a les mains vides. Elle a les poches vides dans ce salon où il fait froid. Elle a les mains froides. Elle n’a pas le cœur chaud pour autant. Elle ne veut plus penser. Elle ne veut plus peser. Elle n’en a rien à foutre. Elle n’a rien à perdre. Elle a déjà tout perdu. Elle n’a pas d’honneur. Elle se raconte des horreurs. Elle s’endort avec.