Elle est assise sur le fauteuil en simili cuir. Elle porte un pull en cachemire bouloché sous les bras, une jupe mi longue en laine grise, des bas beiges, des charentaises. L’Indépendant est plié sur ses cuisses: Bruno, policier à Perpignan et Gilet Jaune au Boulou – La Méditerranée étouffe sous les déchets plastiques – Rivesaltes: un chat enfermé depuis six mois libéré. En l’air, à quelques centimètres de ses lunettes, elle tient un agenda noir petit format. Sous la date, au bic bleu, elle inscrit soleil, marin, humide, plus bas: mal au dos, 2 dolipranes 500, 1 stillnox, 2 spasfons, puis : Fifi au téléphone – migraine. Sa calligraphie est élancée, pointue, scolaire, déjà tremblante. Elle ferme l’agenda, se penche vers la table basse, ouvre le tiroir de droite, range l’agenda à sa place entre le jeu de dominos et le Larousse miniature. Essoufflée, elle s’adosse au fauteuil dans un froissement lourd et plastifié. Elle allonge ses longs doigts sur l’étoffe de sa jupe, éteint ses yeux, se laisse traverser par les minutes et le silence. Elle sent peut-être le soleil caresser ses mollets et y dessiner, déformé, le tressage des rideaux. Les yeux mi-clos, elle voit peut-être la poussière flotter dans les rayons blancs. Elle lève la tête vers l’horloge accrochée au mur. Elle dit allez. Elle se lève. L’Indépendant glisse. Elle tend ses doigts puis sa tête et son buste vers le carrelage en poussant un cri minuscule, aigu, atteint le journal, l’attrape par le pli pour éviter qu’il ne s’effeuille. Elle pivote, pose le journal à sa place, sur la table basse, au sommet d’une pile de magazines. Elle se redresse, goutte sa posture quelques secondes en dirigeant ses yeux vers les rideaux, vers le soleil qui enveloppe le jardin. Elle quitte le salon.
On voit suit Lisa dans l’ atmosphère et tous leurs détails qui l’éclairent aussi, elle, …Bon aprem!
On la voit. Merci. En peu de mots…