Ce sont deux marches en pierre à descendre ; la porte par une chaise en bois aux beaux jours ; avec un carillon carillonnant au souffle du vent ; au matin les effluves de lait bouilli ; la confiture des fruits d’été ; rires en haut de l’échelle ; une gazinière d’un autre âge ; où des bûches se consument ; des portes de placard en contre-plaqué ; blanches comme le carrelage au-dessus de l’évier ; au-dessus encore une fenêtre à petits carreaux ; un rebord pour les plantes vertes à hauteur de la lumière du jour ; jusqu’au trois quart des murs des carreaux émaillés ; en son centre une fleur à quatre pétales disjoints peinte ; des pistils dessinés comme des flèches s’élançant vers les angles ; couleur bordeaux comme le lino ; recouvrant la table une toile cirée aux motifs floraux ; taches brunes de brûlures éparse ; une tapisserie de marguerites orangées ; une joie de s’attabler ; retirer le pain du placard ; une porte coulissant vers la droite ; avec un rail empli de miettes ; à côté la cachette du chocolat poulain ; posé sur la chaise en bout de table un tablier fleuri ; juste devant la gazinière ; un reste de café dans la cafetière ; les tasses dans l’évier ; des pommes de terre coupées en lamelle dans un plat rectangulaire ; un chat endormi dans les bras.
Deux fenêtres donnant sur le jardin ; blancheur des poiriers en fleur ; contre le mur nord une armoire en chêne à deux portes pleines ; sur la tringle des cintres vides ; senteurs de bois de cèdre ; des vêtements laissés pour les vacances ; une boite de souvenirs ; galets aux formes subtiles ; coquillages moirés ; la possibilité de s’y cacher ; Les mémoires d’un âne oublié dans la table de nuit ; à chaque retour, un nouveau dessus de lit ; carrés de crochet assemblés ; patchwork de vieux tissus ; le lit deux places au centre ; la tête de lit contre la cloison ; en miroir avec la chambre attenante ; mince séparation ; on frappe pour se dire « bonne nuit » ; la pièce lugubre ; à la nuit tombée ; au bout d’un long couloir ; derrière les fenêtres, les ombres du jardin ; fermer les volets accroupie, camouflée par le mur ; trembler ; recommencer ; être en première ligne si les monstres sortent du bois ; avoir peur de se lever la nuit.
Dans la salle de bain ; deux marches usées à monter ; une tapisserie vichy bleu ; les volets fermés, souvent ; en enfilade, une chambre à coucher ; frapper avant d’entrer ; une baignoire émail sans rideau ; soutenue par quatre pieds abîmés ; des guirlandes de roses de coton au rideau de la fenêtre ; pour se cacher de la rue ; craquement du parquet verni ; au-dessous le chai humide ; les serviettes s’étendaient sur le rebord de la baignoire ; la flamme bleu du brûleur de la chaudière ; à l’ouverture du robinet d’eau chaude ; parfois instable ; chair de poule ; se savonner, se hâter ; un regard au miroir ovale au-dessous du néon ; lumière froide ; after shave petrol hahn vert bouteille ; un carton comme étagère.
Aurais eu envie de plus d'action, y insérer le souvenir d'un moment, d'un souvenir plus précis dans le temps. Peut-être lors d'un autre mouvement d'écriture pour développer, enrichir.