Aller chez le docteur Sicre, oui oui oui. Quand on est petit, non non non. Entrée dans le vestibule, l’odeur du tabac froid attrape les sinus. Salle d’attente avec des femmes et des enfants. Il y a des revues dans cette salle d’attente pour médecin de famille à Aurelcastel : Paris Match et Nouvel Obs. Grande maison 1900 occupée uniquement par des médecins de famille. Maison de famille et cabinet de médecin de famille. Il y a une petite table avec des jeux pour les enfants pour patienter avant d’aller voir le docteur Sicre. L’odeur de tabac froid saisit le nez, la gorge… Les portes sont vitrées et séparent le couloir de la salle d’attente et du cabinet du médecin. Après une longue attente, la porte du cabinet du docteur Sicre s’ouvre : l’odeur de tabac chaud prend à la gorge et au nez, la fumée enveloppe tout le corps. La fenêtre du cabinet est ouverte pour laisser s’échapper la fumée de cigarette. Le cendrier, posé sur le bureau du docteur Sicre, est rempli de cigarettes consumées. Le docteur Sicre, monsieur Claude, à l’accent du sud-ouest rempli de cigarettes et d’alcool. Tabagisme passif dans le cabinet du médecin. On est petit et on bave la nuit. « Oh, ben elle bave comme une petite mémé », dit-il à la mère de famille qui accompagne sa progéniture chez le médecin de famille qui enveloppe sa consultation de son accent rempli d’alcool et de cigarettes. Beaucoup de monde dans la salle d’attente chez le médecin de famille d’Aurelcastel qui vit dans une grande demeure 1900, style art nouveau, avec des feuilles de chêne et des glands en guise de frise, en-dessous du toit de la maison. On repart de la consultation sans ordonnance. Ah oui, on bave à 9 ans la nuit comme une petite mémé. On repart avec la salive asséchée par la fumée de cigarette. La salive va revenir dans la nuit pour qu’on « bave comme une petite mémé », comme d’habitude.