Que restera-t’il de toi quand il fera complètement nuit, qu’ils auront mangé ta force et l’électricité ? Vos bouches iront aux sources de l’orage, dans les cratères fumants qui grondent sous les îles, vous ferez des provisions de lumière, fabriquant de petits paquets qui frottent dans les poches de la fibre de fer, nouveau feu interdit des grottes, niches creusées dans les falaises dans vos bouches troglodytes, langage crypté simples mots prononcés à l’air pur, tout réapprendre du mot premier, s’abreuver au matin dans les champs d’herbes hautes, gestes de brume à nager dans la plaine, cracher des fusées feu de nos bois intérieurs, apporter d’Afrique le sucre et la chaleur, semer des graines de jojoba, seront des pousses de vigilance à souffler dessus les mains seront des chants qui versent de l’eau douce, des bras réchauffent qui élèvent, seront des lions d’humanité, vêtus de lin, deux vêtements pour toute l’année, des yeux poussières qui s’émerveillent, paroles vivantes jamais enregistrées qu’on devra constamment retenir, nous panserons les plaies avec toute la musique des gouttes sur les cils, et vous viendrez en trombe dans les contrées solaires trouver la paix l’échange et le sel à voyager la nuit dans la vraie nuit sans électricité si tu as froid dans l’eau glacée qui hantera tes peurs tu apprendras ce petit feu de brindilles craque et vrombit ronronnement de l’animal tu apprendras le lent sourire de la quête sans te méfier y allant droit tant pis la chute ne craignant pas les dits morsures la pluie acide les mains récoltent les fibres de maïs baies de couleur chair animale chaque portion bue du soleil les pieds gravissent les dunes nomades arpenteurs oublieront les voyages et l’avion la flèche automobile à marcher marcheras tous les jours à vouloir marcher sur toi sur le rêve de pouvoir qui écrase la lumière seras fin guerrier masaï à écouter le bruit quand tu avances en direction des eaux les animaux te suivent dans l’ombre de ton dos la foi des oiseaux et la foi des écorces apprendras à nouer tes chaussures caresseras les peaux sauras souffler le corps du verre à tellement souffler que chanteront tous les jours lire et jongler les enfants rénovés de la nuit seront les cent pas de ta mémoire reviendront avec des pierres la grosseur immuable des pierres vous en ferez des temples marbre et schiste sont prières sur le sable avec la voute des étoiles et les bateaux plus loin dans l’infini seront des phares quand les hommes chercheront le froid, tout là-bas, dans les industries crevées de lumières, goulues lumineuses, riches industries de minage, cryptographes et cryptomonnaies, imbéciles souffleries radioactives, mangeuses de minerais d’hommes, statistiques vérolées, pans lissés de la mémoire, grandes centrales aréopages, tout sera gris luminophore, tout de ton sang téléporté dans les machines, disques broyeurs, grands phagocytes, rivaux des landes et d’atmosphère, ils seront tout, te croiront rien, puiseront feu dans tes artères, mais viendront pas te chercher là, sous les reliques de la nuit.