Caresse du vent, du souffle de vie.
Je suis celui qui regarde au loin cherchant le sol où je me tiens.
Je suis celui qui chemine immobile.
Je suis puissance fragile.
Je suis celui qui n’a pas les mots mais le langage.
Je suis jeune de tout l’avenir.
Je suis vieux de tout un passé.
Je suis un seuil à ne pas franchir.
Je suis au seuil d’une autre vue.
Je suis l’obstination qui réconforte.
Je suis silence sans le mutisme.
Je suis refuge et ouverture.
Je suis conscience et solitude.
Je suis l’infini, je suis l’éternité pour qui me regarde.
Je suis le gros brin de vie.
Je suis épris de ciel et de terre.
Je suis l’éternel dans le provisoire.
Je suis opaque et à claire-voie
Je suis celui qui porte la chouette, celle qui veille.
Je suis le début et je serai la fin.
Je te tiens pour inaccessible.
Je me faufile dans ton histoire.
Je suis œil de tes souvenirs.
Je suis oreille pour ta détresse.
Je suis rugueux pour ton doigt.
Je suis doux pour ton âme.
Je t’attribue le meilleur comme le pire.
Je t’accueille pourtant.
Je t’insuffle une sérénité.
Je suis ton intérieur tout autant que ton extérieur.
Je te prête ma robustesse.
Je te prête mes feuillus.
Je suis ton aurore, peut-être.
Je te suggère un commencement.
Je suis ton toit, si tu meurs.
Tu es responsable de moi.
Pluie, Vent, Soleil, nous sommes.
J’ai retenu « celui qui porte la chouette, celle qui veille »…
merci pour cette belle envolée, litanie presque…
Merci beaucoup Françoise pour ta lecture.
Ah mais c’est très troublant, cette audace du poème comme un dernier don de soi, comme un tronc qui se donnera au sculpteur… Merci Louise !
Je n’avais pas pensé au tronc qui se donne. Je te remercie pour ta lecture qui ouvre un autre possible. merci Françoise