Elle avait la tête d’un chat angora, la Jeanne. Elle n’avait pas épousé Tarzan mais un petit maçon qui avait construit son pavillon dans les années 50. Non seulement elle avait une tête de chat angora, mais elle en avait les poses lascives quand elle prenait son thé dans la petite bibliothèque, l’ancienne chambre coincée entre la salle de bains et l’escalier qui menait aux toilettes. Jeanne, ancienne postière, lisait dans cette petite bibliothèque où elle aimait prendre son thé à l’heure du goûter en écoutant France Bleu. Elle aimait les boudoirs dans son petit boudoir de femme veuve avec ses camées aux oreilles, au doigt et au cou. Elle avait la tête d’un chat angora et avait des gestes mesurés avec ses petits doigts boudinés, son petit nez renfrogné et ses petites oreilles camées. Elle avait des airs de précieuse quand elle prenait le thé dans sa petite bibliothèque, près des toilettes.
Il avait la tête d’un British Shorthair, mais était aussi petit et trapu qu’un persan à qui l’on avait coupé la queue. Il ressemblait un peu à McCartney, la guitare en moins mais le foot en plus. Un sacré footballeur des dimanches près du stade où il pouvait faire tranquillement son petit trafic et arrondir ses fins de mois en revendant des cigarettes et de l’alcool en provenance d’Andorre. Il lui arrivait aussi de revendre du shit à la sortie des lycées qu’il n’avait pas fréquentés, lui le cuisinier assermenté des nuits hospitalières aux allures de chat de gouttière. Un fameux British Shorthair qui divaguait en short sur les terrains de foot et qui aimait les troisièmes mi-temps après avoir mis un petit tacle en arrière à l’arbitre qui ne lui avait pourtant pas mis de carton. Mais il prenait ses précautions en pensant au dimanche d’après.
Elle avait la tête d’un mistigri mais n’avait pas les yeux tout gris, la Cosette qui faisait la tête à sa fête. Elle avait la tête et l’allure d’un mistrigri car la nuit, elle faisait pipi au lit. Mais elle faisait toujours du foin pour rien, cette petite Cosette qui tapait sur les systèmes avant déjà de naître. Elle appelait sa mère Folcoche et avait de l’Hervé Bazin inscrit dans son matrimoine. Elle avait la tête de son père, la mistrigri-Cosette qui n’en fait qu’à sa tête des bons et des mauvais jours selon les saisons et les histoires du passé. Elle peignait des natures mortes au lieu de retirer les feuilles mortes de son jardin. Elle aimait la nature, pas trop morte, pour peindre des feuilles mortes qui tombent souvent avant la morte saison. Elle peignait des feuilles mortes à la saison morte. C’était son hobby, sa passion à la Cosette.