C’était à l’heure du dîner ; quand les beaux-parents descendaient ; du cinquième au premier étage ; tous les huit autour de la table ; trop grande pour la pièce ; la toile cirée sous la nappe ; pour ne pas tacher le bois ; chacun à se glisser contre le mur ; à soulever sa chaise sans faire de bruit ; les morceaux de feutre collés aux quatre pieds ; un torchon abandonné sur un dossier ; les ronds de serviette entourés des prénoms dans les assiettes ; en verre de couleur marron ; sorties de l’armoire dont le pied rongé par les insectes xylophages avait été calé ; avec une morceau de carton plié ; la porte mal fermée ; une odeur de cire rance ; dans laquelle était rangée carafes, plats et saladiers ; près de la cuisine séparée d’un simple rideau ; sombre car sans fenêtre ; éclairée par un néon où s’agglutinait la graisse de cuisson ; quelques petits moucherons ; une longue fissure lézardait le plafond ; des morceaux de peinture écaillée ; à portée de main les casseroles accrochées ; près de la gazinière, une allumette consumée ; tout en haut, une planche recouverte d’un plastique à carreaux, rappelant les nappes en tissu ; des bocaux étaient alignés, conserves des fruits de l’été ; la grand-mère du Fugeret les avait préparées ; là ; pour le moment ; on attendait ; les mains posées ; de chaque côté de l’assiette ; avant de commencer à manger.