4 souvenirs
Il avançait vers nous, nous retournions au lycée, lui il allait vers Bastille. Je n’ai pas pu le quitter des yeux, il m’a fallu un temps pour comprendre pourquoi. Il était à cinquante mètres, et je ne voyais que lui. Il s’est approché, on a échangé un regard puis on a avancé prudemment, il nous a croisé sans nous regarder. Le toit des voitures arrivait à la hauteur de sa hanche, il était recouvert de plusieurs gros manteaux, et il faisait presque un mètre cinquante de large, le monde n’était pas à son échelle. Un monstre humain, un être différent, fait pour une autre planète.
Elle était vêtue de noir, courbée par les ans, quelquefois elle se tenait debout devant sa maison. Il y avait devant sa demeure faite de planche, de tôle tout un fatras de vieux pots en fer étamé, de vieux outils rouillés, de ferrailles et trônait sur un tronc coupé, gardant l’entrée de ce royaume, une vieille corneille attachée par une chaîne à une patte. Celle-ci croassait de temps en temps et quelque fois, on découvrait le volatile noir sur l’épaule de la vieille dame. Les enfants à vélo qui passaient devant cette maison ne traînaient jamais, ils accéléraient souvent.
Elle tenait le bar, en bas de la cité. Elle avait une coiffure, fait de grandes boucles teintes en rouge. Elle n’était pas belle, elle avait depuis longtemps cet âge où un enfant vous appelle madame. La clientèle était constituée de jeunes qui buvaient et jouaient au flipper et au baby -foot et d’habitués qui traînaient jusqu’à la fermeture. Les jeunes, ceux qui avaient l’âge de traîner chez elle, l’appelait « la vieille pute ».
Il était grand et maigre, il portait une barbe et des moustaches fines. Il devait chausser du cinquante peut-être même plus. Il jouait avec nous au foot, il adorait ça. Quand il tirait dans le ballon, tout le monde plaignait le gardien qui devait arrêter ce boulet de canon. C’était un bon instituteur, il s’appelait : Mr Lévi.
Je n’ai pas encore écouté la vidéo de François mais en te lisant la consigne m’apparait clairement. J’aime l’attention et la précision de tes portraits. Pour sûr, tes personnages sont maintenant bien présents dans ma mémoire, dans mes souvenirs, presque j’aurai l’impression de les avoir croisés aussi. Merci
merci, je ne sais pas si j’ai bien respecté les consignes.
un sourire à tous si vivants et un sourire plus appuyé bien entendu pour la seconde
Merci