Elle se lève Elle ne fait pas de bruit Elle contourne le lit jusqu’à la porte Elle ouvre la porte Elle n’est jamais fermée Elle la tire doucement Elle laisse passer les chiens Elle longe le couloir Elle entre dans la cuisine Elle s’étonne encore de l’effet soudain des carreaux noirs et blancs au sol Elle ouvre les fenêtres Elle écoute les oiseaux Elle tend son visage au soleil ; Elle attrape le grand pot en faïence sur l’étagère de droite Elle l’ouvre Elle aime la petite explosion de l’air libéré Elle saisi la petite cuillère qui est toujours à l’intérieur Elle prend une bonne dose de café à ras bord Elle le dépose dans le filtre Elle prend une deuxième cuillerée de café Elle le verse dans le filtre Elle lâche la cuillère dans le pot Elle le referme Elle aime aussi le grincement du fermoir Elle ajuste le cône de filtration sur le pichet en verre Elle prend de l’eau du robinet dans le broc en plastique rose Elle l’a fait couler dans le réservoir jusqu’au trait quatre tasses Elle pose le broc Elle appui sur l’interrupteur Elle écoutait toujours les oiseaux pendant ce temps là Elle ne les entendait plus lorsque l’eau a coulé Elle sent l’odeur du café envelopper la cuisine ; Elle est assise sur le canapé Elle a le pied posé sur la petite table en marbre Elle glisse un truc génial entre ses orteils Elle a vu ça chez sa soeur Elle ouvre un petit flacon de vernis rouge Elle passe le mince pinceau sur l’ongle de son gros orteil Elle aime ce rouge fort Elle est un peu gêné par l’odeur forte du vernis Elle ne s’y fera jamais Elle s’en servait dans le temps pour réparer ses bas Elle n’appliquait pas du vernis rouge évidemment Elle mettait de l’incolore Elle enfonce le petit pinceau dans le flacon Elle s’applique sur l’ongle du deuxième orteil plus étroit Elle répète le geste quatre fois pour la première couche Elle doit se concentrer pour le petit orteil Elle pose le vernis Elle attrape ses lunettes Elle les met sur son nez Elle sait que cela lui fait des gros yeux Elle a rit quand le petit le lui a dit Elle est plus timide de les mettre en public depuis c’est tout Elle se penche au-dessus de son petit orteil Elle y pose méticuleusement le vernis Elle peignait des petits soldats de plomb dans une usine quand Elle était jeune Elle se redresse Elle pose le flacon de vernis bien rebouché sur la table en marbre Elle prend une cigarette dans le paquet Elle sort un briquet de sa poche de peignoir Elle actionne la roue à friction la flamme jaillit Elle réchauffe Elle tire une bouffée Elle avait bien rit quand le petit lui avait dit Mémé tu vas attraper le kankaire Elle doit arrêter de fumer ; Elle lit le Nouveau Détective sur la terrasse Elle est assise sur un fauteuil de jardin en plastique blanc Elle a un coussin dans le dos Elle pose le journal Elle n’en revient pas de ce qu’il peut bien se passer Elle regarde le camélia Elle aime particulièrement cette grosse fleur Elle est généreuse.
il y a même un petit point virgule qui s’est perdu vers la fin
une tentation ?
j’ai lu ton texte comme à un seul personnage, peut être que ce n’est pas le cas… mais je m’en fiche, j’ai aimé le lire…
Il y a même plusieurs points virgule qui ne se sont pas perdu mais sont comme des fondus, une suspension pour l’un d’entre eux bien que les points de suspension existent j’ai préféré dans ce cas un point virgule pour ne pas trop suspendre. C’est bien le même personnage mais nous sommes tous plusieurs. Merci pour ta lecture.
L’odeur du café, du vernis à ongle et de la cigarette…. joli portrait…merci