La porte de l’ascenseur. Presque effacée. Rêves de luxe, poussée fluide, laque noire et brillante, poignées dorées. La cabine rutile. Dans l’immeuble la nuit, les sons qu’étouffe le tapis et la lueur secrète et tiède – tenace peut-être ? – de l’acier noir.
Un carreau de verre grumeleux. Un jour, le verre éclate. A la place du carreau, une fine planche de bois rose, rêche. Lui fait face, de l’autre côté du couloir, une autre porte, jumelle, à carreau de verre grumeleux, préservé : miroir ou souvenir.
La poignée est de métal gris. La porte est de bois contreplaqué. Sous la porte est le parquet. La poignée est mal montée. Souvent, elle se dévisse. Elle tombe sur le parquet avec le bruit de métal d’une poignée de métal.
Elle doit être claquée pour fermer. Toujours. Personne ne sursaute plus à entendre le fracas banal cent fois répété. Elle claque. La boîte aux lettres se détache partiellement, qui s’affaisse bientôt dans un tas de feuilles mortes.
Un bois rainuré de couleur rouge. Un garage. Trois parties distinctes. Surmontées de hublots. Parfois les portes de garage comportent ainsi des hublots. Voyage statique dans un quartier pavillonnaire au bord de l’océan absent.
Je retiens le transatlantique pavillonnaire, salut Marion (et merci au fait pour le Richard/Verlaine, si riche)
L’échange, à partir de mon texte, sur le présent ou le passé simple m’a invité à lire ce « trop solide » avec une attention particulière aux temps de conjugaison. Et effectivement, j’y ai trouvé un présent à valeur narrative. Du coup, cela aurait été du passé simple, l’événement aurait été isolé comme unique. Là, il est potentiellement multiple. Au moment où j’étais en train de me dire ça, je lis « cent fois répété »…
Ah ouais ! Brava…
Beaucoup aimé ta sobriété.
On y est, on voit les choses. Economie de moyens qui sert vraiment les images.
Alors là bravo !!
Ha! Françoise aime bien, et il faut dire que moi j’aime bien ce que fait Françoise avec ses histoires de cailloux, de poussière et de renarde, alors tout est bien. Me fait d’ailleurs penser qu’il y a longtemps que je n’ai pris de nouvelles de ces cailloux, je vais aller y butiner.