D’immenses troncs rectilignes qui barrent la vue. On renverse sa tête en arrière pour entevoir un peu de vert. Le sol sablonneux couleur terre, les aiguilles formant un tapis, moelleux et piquant à la fois. Le craquement quand on marche sur la branche morte qui a osé faire le saut dans le vide. C’est aussi le parfum des marches d’été dans les dunes pour rejoindre la mer. Des morceaux de ciel bleu entre les branches. Le silence et la chaleur, les chuchottements du vent dans les aiguilles, leur présence aimante tout là-haut.
L’hiver, c’est l’arbe qu’on décore de guirlandes et lumières. On va le chercher chez les pompiers qui sacrifient une centaine d’arbres chaque hiver pour les enfants du village. Heureux, on le ramène, coincé dans le coffre de la voiture, alors que la cîme dépasse sur les sièges arrières et vient piquer les visages enfantins. On l’installe dans le salon, en tentant de le maintenir droit et en ralânt sur la résine qui colle aux doigts pendant que les enfants le décorent.
Sur l’ecorce rugueuse et brune, on imagine un voyage entre monts et creux, un récit à commencer. Devenir arbre, enraciné à la terre, touchant le ciel de mes bras. Revêtir leur peau granuleuse, épouser silence et patience. Opposer ma force aux tourmentes. Attention à ne pas s’y frotter trop près, la resine emprisonne les fourmis et autres petits êtres égarés.
Je me souviens moi aussi Irene du vrai sapin qui pique et qui colle! J’aime beaucoup ici les sages réflexions et leurs détours ironiques, je pense à la fin! …Belle journée!