La rue Léon Noël qui mène à l’école. Toujours par le côté droit en montant à partir du boulevard de la République. La plaque du martyr résistant mort sous la torture. Une odeur de colle, chaude, par la porte ouverte de l’atelier de l’encadreur. Sa vitrine sale, poussiéreuse, marquée de traces, pleine de cadres vides comme en attente de personnages.
L’escalier de l’Abbaye, labyrinthe vétuste du service de psychiatrie ouverte. Un homme, seul, dans un pull trop grand. Un homme, jeune, au visage déformé dans un corps morcelé. Il ne descend pas. Il ne monte pas. Il cogne son front contre le mur, frappe sa tête. Écailles du mur. Fissures. Meutrissures. Les coups redoublent. L’homme creuse, cherche les milliers de morceaux de lui même qui n’est pas. Un soignant pour un soigné. Trop cher.
Le couloir de l’hôpital, pas très propre. Des lignes grises au bas des murs. Une ligne bleu pour ce service là. La chambre à droite. Ton lit. Une aide-soignante vient de t’aider. Tu n’as pas mal. L’inquiétude sur ton visage. Ton impatience. Ta fragilité. Ta colère aussi. Te redresser. T’aider à boire un peu. Tes lèvres gercées.
L’asile de nuit au moment où les portes s’ouvrent. La file des hommes. Toujours un assis par terre. Toujours un moment où ça s’énerve un peu. La nuit qui tombe vite en hiver. Un pâle réverbère dans la rue étroite et sombre. Comme s’il n’y avait rien à voir. Comme si cacher il fallait. Comme s’il fallait ne pas voir.
La plage, fin de septembre. Vagues fortes, galets qui hurlent. Le ciel, du gris au noir, chargé de pluie, lourd de menaces à venir. Plage déserte, bruyante, froide, grise et son contraire à la fois. Les mêmes galets, la mer pareille mais douce, bleue, soyeuse. La chaleur, le sel, l’humidité sur ta peau. Tes yeux perdus vers l’horizon, comme vers une île au loin. Les traces de toi, la mémoire de tes gestes illuminent le cadre étroit de cette hors-saison. La présence chasse l’absence comme le vent le brouillard.
ça pourrait être principe d’un livre… un aspect de ton écriture que tu ne nous avais pas révélé jusqu’ici, mais je marche/vois/rêve à fond
beau, tendresse particulière pour le dernier paragraphe
Ugo ! suis pas sure d’avoir trouvé l’encouragelent que venas-is chercher
de toute façon c’ér
zut… je n’arrive pas à corriger le commentaire qui a filé tout seul… donc je continue : de toute façon, ça n’a aucune importance, ai trouvé un texte qui me parlait (plus fort à certains moments)