Au cœur de la grande ville. Elle.
Petite, courte, droite, descendant vers la mer, comme l’eau du caniveau
Microcosme du vaste monde
Elle
Le Sud tout entier
Va et vient de la vie, jouer, fuir, aimer, y vivre tout simplement
Elle
Issue de secours des misérables choses vivant derrière ses murs.
Terrain vague, échappé de l’urbanisation, cerné par le béton, l’asphalte, le trafic. Une friche verte, avec ses herbes folles, sa terre brune, ses cailloux, quelques pissenlits parfois pour un bouquet. Bien plus petit qu’un terrain de foot où des minots s’y égratignant les genoux y vivent leur heure de gloire en toute insouciance.
Aller
Marcher
Apaiser le feu intérieur
Prendre le large
Là-bas !
Si loin. Les rues, les immeubles, … tout ce béton !
Traverser les docks, fourmilière de métal, de hangars, de bruits secs, de cris d’hommes, odeur de fioul et de mer sale.
Franchir le pont tournant pour l’autre rive.
Au pied des pavés noirs, une architecture militaire : Le môle.
Longue et immense frontière. Ultime barrière.
A intervalles réguliers de majestueux escaliers en pierres blanches et froides. Les gravir.
De l’autre côté, un chaos de bloc de béton : la jetée.
S’assoir, là
face à l’immensité d’un monde bleu sombre
rester là
les yeux rivés sur cette infinitude
et prendre le large
ouvrir ce cœur bâillonné.
J’aime beaucoup ce travail sur la forme du texte; en le lisant j’ai envie d’accentuer cette forme (supprimer des articles, ajouter des majuscules), délire de lecteur amateur.
Merci laurent de vous être arrêté sur mes trois images intérieures. Je suis curieuse de savoir ce que donnerai votre « délire de lecteur amateur » sur l’une de mes images, accepteriez vous de m’en donner une avec votre regard ?