A propos de Ysa-Lou Sibiline

Je collectionne les mots comme d'autres collectionnent les montres : mais je n'aime pas trop la sensation du temps qui passe ; je lui préfère les sensations tout court : un parfum, une musique, qui évoque tout de suite un moment ou quelqu'un, un souvenir... toutes ces madeleines proustiennes avec ou sans sucre, avec ou sans chocolat, avec du thé, du café ou du lait froid...

L#3| Vues par effraction

Le message était clair : avant minuit, éteignez la lumière et ne faites plus aucun bruit. Même si elle ne savait pas vraiment de qui cela provenait, elle était habituée aux couvre-feux et autres injonctions pour « rester dans le jeu ». Alors, avant minuit ce soir-là, elle avait éteint les lumières de sa petite maison, tiré les volets – mais pas complètement. Continuer la lectureL#3| Vues par effraction

P#3| L’eau à la bouche

Photo_RArmstrong

J’avais faim Mais faim de quoi ? C’est comme cela que je m’interroge pour voir ensuite si j’ai ce qu’il faut ou pas J’ai faim de quoi ? Hier j’ai trop mangé et mon estomac me le fait payer depuis, à coup de remontées brûlantes pour couper toute envie de le solliciter à nouveau Mais j’ai faim Si j’avais eu le choix Continuer la lectureP#3| L’eau à la bouche

P#2| Accu-(é)-mulations

LIVRE Un livre, deux cahiers, enfin un carnet à reliure de simili-cuir et un grand cahier d’écolier à grands carreaux, tout ça juste sur le lit… pas loin de sa tête une dizaine de livres déjà lus sur une pile de photos à retrier encore : des voyages immobiles à New-York, à Paris dans les fifties, à Versailles dans une dystopie Continuer la lectureP#2| Accu-(é)-mulations

L#2| Perceptions brouillées

La place est déserte, à peine éclairée par les rayons de lune balayés par les nuages. Il attend. Il ne connaît rien de l’endroit. Ces pas résonnent sur les pavés disjoints. Minuit sonne. Les fenêtres qui donnent sur la place sont toutes éteintes, les commerces et même le café fermés. Pas tant qu’il s’attende à trouver autre chose dans un Continuer la lectureL#2| Perceptions brouillées

L#1| Le dormeur d’Uval

La place est déserte, à peine éclairée par les rayons de lune balayés par les nuages. Il attend. Il ne connaît rien de l’endroit. Ces pas résonnent sur les pavés disjoints. Minuit sonne. Les fenêtres qui donnent sur la place sont toutes éteintes, les commerces et même le café fermés. Pas tant qu’il s’attende à trouver autre chose dans un Continuer la lectureL#1| Le dormeur d’Uval

P#1| La nuit m’évite depuis si longtemps que je m’y invite insidieusement…

les papillons sur le papier peint de la première chambre d’enfant dont je n’ai aucun souvenir si ce n’est une passion pour ces volatiles colorés le rai de lumière de la cuisine laissée allumée juste pour me rassurer petite la main de mon frère qui tenait la mienne entre nos deux lits, sécurité supplémentaire la présence rassurante de ma mère Continuer la lectureP#1| La nuit m’évite depuis si longtemps que je m’y invite insidieusement…

PROLOGUE | (in)Stance liquide

L’Homme et l’Eau ont ceci de commun : leur inconstance ; l’Eau et le Temps, leur inconsistance ; ce sentiment qui file, immuable pour ces « instances », mais en nous changeant parce qu’ils nous ont traversés… Comme l’eau, nous passons par tous nos états : solide, liquide, gelé, vaporeux ; rassurés ou apeurés par les vagues qui tantôt nous bercent, tantôt nous dévastent. Continuer la lecturePROLOGUE | (in)Stance liquide