#anthologie #05 il a le poids de l’ombre dans les bras

Il marche et il ploie. Il ploie sous le poids d’une sorte d’ombre. Il a le poids de l’ombre dans les bras. Il ploie. Dans le poids de l’ombre il y a : La tête – étrange, meuble, en constante reformation selon un processus itératif. Le visage – (on peut parler ici du visage de l’ombre car elle a des yeux expressifs, Continuer la lecture#anthologie #05 il a le poids de l’ombre dans les bras

#anthologie #04 | déshabiter

Déshabiter : comme se déshabiller. S’effeuiller des lieux (ne garder que les traces – un rayon à travers la fenêtre, une craquelure de peinture, le mouvement circulaire et intermittent des phares sur le mur la nuit.) Au moment où on part, sur le seuil, l’arrêt qu’on marque en se retournant, même infime, ne donne pas le temps de déshabiter. Dans Continuer la lecture#anthologie #04 | déshabiter

#anthologie #02 | le salon marron

La cheminée du salon marron entre les pans de murs orangés. Le linteau plein en bois sombre reposant sur de fines colonnes torsadées. Le foyer couvert de tommettes brillantes. Les chenets posés parallèles sur les briques mates du foyer. Les franges du grand tapis marocain protégées par la grille coupe-feu en paravent. Les deux gros fauteuils bruns encadrant. Lui serait Continuer la lecture#anthologie #02 | le salon marron

#anthologie #01 travailler le son de la ville

Travailler. Travailler le son de la ville. Sentir le mouvement. Sentir le corps à l’intérieur du son. Marcher à l’intérieur, mâchoires et phalanges angulées. Pencher le corps pour traverser. Tomber dans le visage. Sentir l’onde du risque dans le dos. Continuer. Marcher dans le bruit. Remonter la pente. Examiner le son de la ville. L’envisager. Contourner la fuite L’absorber. Marcher Continuer la lecture#anthologie #01 travailler le son de la ville

#anthologie #prologue | fuir la nuit

J’ai hésité. J’ai reculé. J’ai crû. J’ai résisté. J’ai bougé. Je me suis recroquevillée dans l’obscurité. J’ai continué à grandir. J’ai voulu m’agripper. J’ai bu la vibration. J’ai refusé les sons. J’ai grossi. J’ai goûté l’acidité de la peur. Je me suis déployée dans mes pieds. J’ai tenté de remonter la colonne. J’ai refusé de sortir. J’ai essayé de revenir. Continuer la lecture#anthologie #prologue | fuir la nuit