A propos de véronique müller

même si je perds le fil, je m'en sors plutôt bien mal.

#été2023 #04  | le train vers Noirtier

Je voudrais qu’on la voie, je voudrais vraiment qu’on la voie dans un train, et qu’on voie d’elle l’image qu’elle ne voit pas d’elle-même, cette image que l’auteur, Sonia, n’a pas plus les moyens que moi de décrire.   Je voudrais qu’on la voie, Blanche, dans son compartiment de train, elle dont à vrai dire l’auteure ne possède plus grand chose Continuer la lecture#été2023 #04  | le train vers Noirtier

#eté2023 #03ter | rêve de Blanche

Le lendemain, rêve de Blanche : Je suis au château (Noirtier). Il y beaucoup de monde. Nous devons partir, prendre un train, rentrer à Bruxelles. Je rencontre Nathalie Fièvre qui me demande de rester quelques jours encore, qu’on puisse étudier, réviser ensemble pour l’examen. Je pense que je n’ai aucune envie d’étudier, que je ne me sens pas du tout en état d’étudier, Continuer la lecture#eté2023 #03ter | rêve de Blanche

#été2023 #03bisbis  | crème à la vanille

Son père avait pourtant été le dernier arrivé à table. Et ce n’est jamais qu’un court moment qu’ils avaient été  là tous les 4 à l’attendre. Chacun se ressemblant.  Sa mère n’avait simplement pas osé dire qu’elle ne l’avait pas trouvée, se taisait, perdue dans le silence de cette disparition. Elle était montée dans les chambres, le dîner prêt, chercher Continuer la lecture#été2023 #03bisbis  | crème à la vanille

véronique müller #été 2023

  • #été2023 #04bisbis dans la nuit d’s à d

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    Brouillon, les tentatives de Sonia pour répondre aux consignes.

    1. dans la nuit de samedi à dimanche, Sonia se figura qu’elle n’aurait rien à écrire sur aucune nuit jamais d’aucun samedi à aucun dimanche 
    2. dans la nuit de samedi à dimanche, Sonia admire la nuit, songe à la place de l’insomnie dans sa vie, se lève sans bruit, la nuit lui appartient, n’attend rien du matin 
    3. dans cette autre nuit de samedi à dimanche, à Paris, à songer au calvaire de sa mère eut peur de devenir folle, se rapprocha de Félix, eut envie de l’éveiller, que ses bras l’apaisent. se lève, apaisement par les  pieds dès qu’ils se posent au sol, les gestes lents, les gestes ralentis, écrira 
    4. dans une nuit de samedi à dimanche, se questionna une fois de plus sur ce qui en elle était de si mauvaise volonté, s’adressa calmement à l’entité inconnue. 
    5. dans la nuit de s à d, rêva, par 2 fois rêva, dormit. au réveil remercie le ciel des rêves reçus, les écrit.
      comment dire comment ces nuits toujours uniques toujours différentes, toujours tellement uniques, pourtant se ressemblent, s’assemblent, se superposent, se confondent, connaissent cependant une progression. s’apprivoisent. tout en restant chacune tellement une, tellement terriblement une, unique. et dans la perte déjà d’elle-même, une fois passés les somptueux moments d’éternité, ou désespérés, selon, aucune nuit qui ne soit éternelle, sinon. l’ennui, par ailleurs, de ces nuits qu’elle écrit, qu’elle décrit, nuit après nuit. un temps, elle a fait ça, Sonia.
    6. dans la nuit de samedi à dimanche, à Outrée, se prit par l’intérieur du ventre, sortit dans la nuit noire, s’éclaira d’abord de son téléphone, s’habitua, fit les mouvements de tai chi. caresser la nuit. splendeur de l’indifférence et de la vie. Sonia vit au loin le jour arriver, la rejoindre au bord du bassin.  
    7. dans une autre nuit de samedi à dimanche, elle ne comprend rien. elle voit que simplement une nuit se superpose à l’autre et que ça ne fait aucune sens. sa vie comme une longue nuit, qui pourtant lui est précieuse. appartenir à la nuit. cette réciprocité d’appartenance, cette identité, ce temps volé, ce temps reçu, ce temps d’exclusion, d’écriture. de silence. présence de la nuit. sans qu’il faille dormir à la belle étoile, présence perpétuelle du  ciel et son immensité, conscience sourde de la terre, de ses silences et des astres, de l’autre dimension, du hors-mesure. soi entre la gravité et la nuit des temps.

    de sam à dim, les nuits de Blanche

    1. Dans la nuit de samedi à dimanche, Blanche dans une chambre avec Yann et Theo, ses frères, le papier peint observé, parcouru au matin des doigts, quelques chambres plus loin, les parents 
    2. Dans la nuit de samedi à dimanche. Blanche au grenier du château avec tous les autres enfants le dortoir, au milieu du dortoir, le trapèze suspendu  
    3. Dans la nuit de s à d, Donat et les autres arrivent en retard les roues sur le gravier, les voix, revenaient d’un pays chaud. Le garçon Donat.
    4. Dans la nuit de sam à di, au dortoir Blanche et quelques autres se sont silencieusement rhabillés, relevés, les marches descendues, le gravier à la queue leu leu vers l’orée du bois, ont décidé de dormir dans la grange. Cela plaît beaucoup  à Blanche, l’odeur, la clandestinité, la nuit. elle dort, ça pique, et au matin, si drôle, de raconte l’escapade à Albane, le petit déjeuner dehors sur la grande table en bois.
    5. Cette année, Blanche a une chambre seule, dans la nuit de samedi à dimanche, vers la salle de bain quand elle se lève, le plancher grince, l’odeur pourtant forte de la cire, l’image aperçue d’elle dans le miroir, quand elle pousse la porte de la sdb. Poignée de porcelaine. Et le dimanche, cette chambre où elle est remontée, qu’elle pénètre en plein jour, grandeur étrange du lit ouvert et blanc, les oreillers, comme une solitude neuve et belle et folle dans la vastitude des fenêtres ouvertes sur la prairie qui descend vers le village, conversations entendues sur la terrasse. On y parle de l’intelligence de ses frères et de l’Allemagne.
    6. Une autre nuit de sam à dim, Blanche s’est trouvée dehors un endroit sous les rhododendrons où elle ira dormir seule 
    7. Dans la nuit de samedi à dimanche, Blanche ne dort toujours pas, redoute la rentrée, ne dort pas 

    On ne dit rien ici des inquiétudes de Sonia quant à, pense-t-elle, la multiplication des instances d’énonciation, là où, pense-t-elle, elle n’en voudrait qu’une et une seule. A la limite 2. L’auteur et le personnage. Qu’il n’y en ait qu’une, d’instance, n’empêcherait pas qu’elle ait plusieurs voix, que du contraire. Une à voix multiples. Comment alors les nommer ces voix. On constatera cependant déjà qu’il y a chez Sonia une grande attirance pour l’un et l’un seul, l’un tout seul, c’est qu’elle n’a pas grand chose de plus et que cet un peut facilement contenir le monde, c’est un est la marque une de l’illimité. le monde s’occupe pour elle de la diversité. Et les vaches seront bien gardées.

#été2023 #03bis | 03bis, le faux

Quatre je peux pas, quatre c’est trop, c’est trop quatre. Qu’est-ce qu’elle dit ? Elle dit que quatre elle peut pas. Comment ça quatre elle peut pas ? Comment ça quatre elle peut pas ? On est combien là, déjà, on serait pas quatre là des fois ? Par hasard ? Il faut savoir aussi.  Savoir quoi ? Est-ce qu’on pourrait ne pas tous parler à la fois. Elle dit juste. J’ai rien dit. Non, ella rien d’it d’abord. Continuer la lecture#été2023 #03bis | 03bis, le faux

#été2023 #03 | Blanche

Une autre nuit, une autre nuit parisienne, en trombes la pluie tombe à 1 mètre de celle qui écrit fenêtres d’été ouvertes et au  bout de la rue, elle entend, battements sourds et répétitifs d’une fête. Écrire dans la perte de la langue. Écrire dans son bégaiement. Écrire depuis ce qu’il y a, non de ce qu’il devrait y avoir. Continuer la lecture#été2023 #03 | Blanche

#été2023 #02bis | la disparition inaperçue

On essaiera d’être ailleurs que nulle part. Ailleurs qu’à l’heure de nulle part. On séparera le dehors et le dedans, on dressera la porte battante. On le fera artificiellement, par jeu. On se fiera une fois de plus au hasard, sachant qu’il n’y a pas de hasard personnel. Le hasard personnel est reprise, toujours. On quittera cet insupportable ton emphatique. Continuer la lecture#été2023 #02bis | la disparition inaperçue

#été2023 #02  |  de l’invention du lieu

Délires / Souffle Bruxelles. Encore un atelier où j’aurai dû commencer par ruser. Où j’aurai dû commencer par nier. Nier la possibilité d’un lieu. Nier le lieu. Cela s’est imposé. Après des jours d’élucubrations inabouties. C’est qu’il n’y a pas de lieu au corps qui n’a pas nom. Ou de lieu qui ne soit de l’étendue de son corps. Ou Continuer la lecture#été2023 #02  |  de l’invention du lieu

#été2023 #01bis  |  le bloc de papier brouillon

Avant cela. Réfléchir peut-être à la façon dont ça a commencé. Dont ça aurait commencé, écrire. Il y eut les devoirs d’école, les rédactions les dissertations. Et déjà, il est vrai la surprise de ce que ça s’écrive et qu’il n’y ait pratiquement rien à rajouter, jamais à corriger, tout d’un coup le point final et puis les félicitations des Continuer la lecture#été2023 #01bis  |  le bloc de papier brouillon