A propos de véronique müller

même si je perds le fil, je m'en sors plutôt bien mal.

#été2023 #04  | le train vers Noirtier

Je voudrais qu’on la voie, je voudrais vraiment qu’on la voie dans un train, et qu’on voie d’elle l’image qu’elle ne voit pas d’elle-même, cette image que l’auteur, Sonia, n’a pas plus les moyens que moi de décrire.   Je voudrais qu’on la voie, Blanche, dans son compartiment de train, elle dont à vrai dire l’auteure ne possède plus grand chose Continuer la lecture#été2023 #04  | le train vers Noirtier

#eté2023 #03ter | rêve de Blanche

Le lendemain, rêve de Blanche : Je suis au château (Noirtier). Il y beaucoup de monde. Nous devons partir, prendre un train, rentrer à Bruxelles. Je rencontre Nathalie Fièvre qui me demande de rester quelques jours encore, qu’on puisse étudier, réviser ensemble pour l’examen. Je pense que je n’ai aucune envie d’étudier, que je ne me sens pas du tout en état d’étudier, Continuer la lecture#eté2023 #03ter | rêve de Blanche

#été2023 #03bisbis  | crème à la vanille

Son père avait pourtant été le dernier arrivé à table. Et ce n’est jamais qu’un court moment qu’ils avaient été  là tous les 4 à l’attendre. Chacun se ressemblant.  Sa mère n’avait simplement pas osé dire qu’elle ne l’avait pas trouvée, se taisait, perdue dans le silence de cette disparition. Elle était montée dans les chambres, le dîner prêt, chercher Continuer la lecture#été2023 #03bisbis  | crème à la vanille

véronique müller #été 2023

  • #été2023 #10 | non-écrite

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    soir
    que suis-je non-écrite, que suis-je ? que sais-je, que sens-je, le sais je ? que voudrais-je ? déjà l’utilisation du  je dégage d’une glaise où rien ne semble s’affirmer, qui pourtant existe, vit, dont rien n’indique qu’elle prenne jamais l’entonnoir d’aucun je. de quelle sorte de mal, atteinte, opposé à quel bien, et puis dans quel endroit du corps où se confond sentiment et sensation, et de quelle latence, dans l’attente de quelle frappe ? de quelle étreinte  de quel coup  quelle maladresse  ou caresse, quelle attente inarticulée. qu’est ce qui s’inarticule. se malaise, s’écrase,  s’oublie. quelle fatigue. y a-t-il quelque douleur ? ce non-écrit. couchée sur le côté j’enfonce l’os de l’œil dans une bosse de l’oreiller, tout va bien aller, de la hanche dans le matelas. s’éteindre. l’os frontal,  l’arcade sourcilière, l’os zygomatique sont de bons os. la hanche propre à s’enchanter.  exit.

    nuit
    en vérité tu ne sais pas ce que fait l’auteur pendant que tu n’es pas écrite, je crois que tu as raison de prendre la plume à ton tour. tu t’es levée, le plancher craque, l’obscurité n’est pas profonde et tu te demandes pour combien de personnes au monde à ce moment-là, le monde se tient tout entier dans le bruit d’un plancher qui craque et dans l’obscurité factice d’une nuit de ville. rien n’indique que celle qui t’écrit pourrait jamais l’éteindre d’aucune autre manière, ce qui à ce moment là te lève, à moins qu’elle ne te file un anxyolitique et bye bye. et la voie royale des rêves. laisse l’auteur tranquille à sa mère qui meurt et qui n’en dira rien de plus. à sa mère qui meurt, tu répètes, en son honneur. 

    (toi, tu n’as pas le doute des virgules tu as le doute d’être jamais d’aucune façon entendue et tu as le rythme régulier de l’écriture dans la peau. ce moment où le rythme vient à primer sur le sens. où les mots impriment leur frappe leur cliqueticlac dans le corps, dans le corps d’avant, d’avant toute désignation scientifique. d’avant toute désignation scientifique ou amoureuse, ajoutes-tu. pourtant tu es celle dont se soucie celle qui t’écrit, tu le sais, celle qui t’écrit et te rate.) 

    là, à défaut de savoir quoi faire après avoir écrit 2, 3 phrases debout dans la peu noire nuit, tu t’es assise en tailleur, tu fermes les yeux et te résous à être le corps que tu es,  corps aux pensées parasites. tu fais le même geste alors que celle qui t’as faite qui t’as défaite, l’écrivaine, tu écris, ton nez coule, c’est en vérité celui de la mère de celle qui t’écrit, qui te contamine, il te semble une fois de plus une fois encore n’être rien de plus qu’un corps, un corps fort solitaire dont tu as fortement l’impression que celle qui t’écrit, l’auteure, n’écrirait pas grand chose de plus à moins qu’elle n’ait pas encore donné sa mesure, ce qui ne risque probablement pas, tu t’es mouchée. tu feras dans le noir des mouvements inspirés du  tai chi, tu n’auras plus d’autre désir que celui d’alourdir encore tes épaules, et que cela suffise amplement, ralentir encore ton geste pour te souvenir alors de très loin que tu as rêvé justement de l’un de tes profs de tai chi, tu es une algue bougée dans le miracle d’un corps sans intention, elle fait les mouvements qui n’appartiennent qu’à la nuit même frelatée. cela s’appellerait danser ou vivre. ou guérir. cela prend du temps, cela ne s’arrêterait pas. cela aurait lieu dans plusieurs endroits du monde. la beauté humaine, la rareté. l’attention le poids. tu te l’es donné à toi-même tu l’as reçu pour très longtemps ça ne cesse et tu espères le donner à ton tour même si tu ne sais comment. celle qui écrit aurait aimé être avec sa mère, peut-être que toi tu l’as été.  

    rejoindre le sommeil maintenant.  

#été2023 #03bis | 03bis, le faux

Quatre je peux pas, quatre c’est trop, c’est trop quatre. Qu’est-ce qu’elle dit ? Elle dit que quatre elle peut pas. Comment ça quatre elle peut pas ? Comment ça quatre elle peut pas ? On est combien là, déjà, on serait pas quatre là des fois ? Par hasard ? Il faut savoir aussi.  Savoir quoi ? Est-ce qu’on pourrait ne pas tous parler à la fois. Elle dit juste. J’ai rien dit. Non, ella rien d’it d’abord. Continuer la lecture#été2023 #03bis | 03bis, le faux

#été2023 #03 | Blanche

Une autre nuit, une autre nuit parisienne, en trombes la pluie tombe à 1 mètre de celle qui écrit fenêtres d’été ouvertes et au  bout de la rue, elle entend, battements sourds et répétitifs d’une fête. Écrire dans la perte de la langue. Écrire dans son bégaiement. Écrire depuis ce qu’il y a, non de ce qu’il devrait y avoir. Continuer la lecture#été2023 #03 | Blanche

#été2023 #02bis | la disparition inaperçue

On essaiera d’être ailleurs que nulle part. Ailleurs qu’à l’heure de nulle part. On séparera le dehors et le dedans, on dressera la porte battante. On le fera artificiellement, par jeu. On se fiera une fois de plus au hasard, sachant qu’il n’y a pas de hasard personnel. Le hasard personnel est reprise, toujours. On quittera cet insupportable ton emphatique. Continuer la lecture#été2023 #02bis | la disparition inaperçue

#été2023 #02  |  de l’invention du lieu

Délires / Souffle Bruxelles. Encore un atelier où j’aurai dû commencer par ruser. Où j’aurai dû commencer par nier. Nier la possibilité d’un lieu. Nier le lieu. Cela s’est imposé. Après des jours d’élucubrations inabouties. C’est qu’il n’y a pas de lieu au corps qui n’a pas nom. Ou de lieu qui ne soit de l’étendue de son corps. Ou Continuer la lecture#été2023 #02  |  de l’invention du lieu

#été2023 #01bis  |  le bloc de papier brouillon

Avant cela. Réfléchir peut-être à la façon dont ça a commencé. Dont ça aurait commencé, écrire. Il y eut les devoirs d’école, les rédactions les dissertations. Et déjà, il est vrai la surprise de ce que ça s’écrive et qu’il n’y ait pratiquement rien à rajouter, jamais à corriger, tout d’un coup le point final et puis les félicitations des Continuer la lecture#été2023 #01bis  |  le bloc de papier brouillon