A propos de Valérie Mondamert

J'anime des ateliers d'écriture dans les Alpes de Haute-Provence depuis dix huit ans, (DU d'animateur en atelier d'écriture en 2006, à Marseille), je suis prof de musique et je mêle avec joie les deux fonctions. J'ai publié des récits.

#anthologie #09 | Le mur

n’importe quoi plutôt que rester à Paris, n’importe où plutôt que rester à Paris, ma mère infirmière m’a trouvé une idée, ce n’importe quoi qui fut infirmière psychiatrique, des études payées me permettant de débarquer quelque part où je n’aurais aucune adresse aucune attache aucun projet, juste celui impérieux de quitter Paris, études payées logement dans l’école d’infirmière assuré, possibilité Continuer la lecture#anthologie #09 | Le mur

#anthologie #08 | Porte derrière chambre

#Anthologie#08 : Porte derrière chambre L’enfant est assis au milieu de la chambre sur une natte de paille, en tailleur, devant le feu. Quatre murs, trois portes, une grande fenêtre sur cour. C’est sa première chambre seul, c’est son premier soir, le premier feu, allumé sans aide et sans adulte, dans la petite cheminée. On lui a donné cette chambre suite Continuer la lecture#anthologie #08 | Porte derrière chambre

#anthologie #07 | après avoir éteint la lampe

#Anthologie#07 : Après avoir éteint la lampe Après avoir éteint la lampe. Couchés. Dans trois lits disposés autour de la pièce et servant de banquettes le jour. Il y a le froid sur le visage et nous sommes en pyjamas recouverts de survêtements. Aux pieds, des chaussettes tricotées main avec les restes de laine. Rêches et trop grandes, on les perd Continuer la lecture#anthologie #07 | après avoir éteint la lampe

#anthologie #06 | Regarde, ça vit.

Si seule quand l’autre m’empêche de percevoir. Quand ça demande de regarder l’ ébouriffement de la colline sous le vent d’ Est, quand ça demande de capter la respiration de forêt car il a plu : après le poids du sable rouge du siroco, après chaque feuille lestée de quelques grammes de désert, essoufflée de sécheresse, les arbres brillent, chaque feuille Continuer la lecture#anthologie #06 | Regarde, ça vit.

#anthologie #05 | Quand on veut

#Anthologie#05 : Quand on veut Je suis parfaite. Je ne le dis pas parce que ça ne se dit pas, j’ai de la tenue. J’ai programmé la naissance des enfants j’ai pris un mari d’une meilleure classe sociale on a construit le nombre de chambres avant de faire les enfants puis on a fait les enfants pour les mettre dans les Continuer la lecture#anthologie #05 | Quand on veut

#anthologie #04 | Habiter avec arbre

#Anthologie #04 Avec arbre 1- Habiter une maison en construction, abandonnée, sans eau mais avec électricité toit porte et fenêtres, au creux d’un champ de bovins, lieu-dit nommé Crasse, à cause du brouillard. 2- Dormir dans une cabane recouverte de croûtes de pin, dalle de béton granuleux gris, enfouie dans les hélianthes jaunes, déferlement fracassant de l’orage sur le toit Continuer la lecture#anthologie #04 | Habiter avec arbre

#Anthologie#03: Le mortier sans pilon

#Anthologie#03 : Le mortier sans pilon Il est lourd, plus d’un kilo. Mais petit : dix centimètres de haut sur onze de large en haut. De quelle matière est-il fait ? Il est lourd pour sa taille. C’est pour ça que je l’ai acheté. Je n’avais aucune raison d’acheter un mortier encore moins sans pilon. Je voulais un abreuvoir pour les oiseaux qui Continuer la lecture#Anthologie#03: Le mortier sans pilon

#anthologie #02 | Salon

On entrerait par une marche au nez de bois donnant sur sol de ciment gris dans l’attente d’un parquet, donc des temps meilleurs avec deniers, beurre et vin rosé, en face une femme aux cheveux dénoués, de dos, debout devant un piano ouvert, se frotterait les mains vigoureusement pour les réchauffer, à droite immédiatement une banquette recouverte d’un mandala de Continuer la lecture#anthologie #02 | Salon

#anthologie #01 | Au Collège

Anthologie #01 : Au Collège Claquer la portière sur le parking, marquant ainsi la fin de la vie privée, le même claquement le soir marquant le retour de cette vie, marcher en attendant, évitant certains jours les flaques et les crottes, chargée du sac-à-main du sac de pique-nique du sac en cuir, chercher le trousseau de clés vie publique, la clé Continuer la lecture#anthologie #01 | Au Collège

#anthologie #prologue | je suis née extirpée

Je suis née extirpée. J’ai senti le fer dur et glacé du forceps, j’ai senti l’air glisser dans ma gorge, j’ai senti l’air rentrer dans mon corps, j’ai senti l’eau chaude et le drap, j’ai senti le plastique d’une tétine, l’odeur d’éther et de désinfectant, la vibration d’un moteur et le chaos des pavés, j’ai senti la moisissure le jasmin Continuer la lecture#anthologie #prologue | je suis née extirpée