#anthologie # 14 | Tout à fait

Tout à fait… j’ai attendu la fin du repas, que tout le monde ait bu son café et que le cognac soit servi. Quelques cigarettes autorisées trônaient dans le cendrier central, certaines mal éteintes et l’odeur d’un mégot encore fumant me gênait. Je n’ai pas relevé, je me suis levée, j’ai dressé mon verre de cognac devant l’assemblée fatiguée mais Continuer la lecture#anthologie # 14 | Tout à fait

#anthologie #13 | Sans prétention

Bar tabac Santa Guilia sans prétention, plutôt populaire,  on y joue à l’intérieur aux courses, on y achète son tabac, on donne des grilles de loto au patron qui les enregistre, on boit un verre ou un café. Emplacement stratégique, sur l’avenue des C., en face du boulevard Cassini qui monte et de la rue Lacepède qui part en oblique Continuer la lecture#anthologie #13 | Sans prétention

#anthologie #12 | Triolet et notes de voyage

Un voyage long du temps où les avions étaient encore fumeurs, il y a 30 ans. Ma voisine, une femme voilée d’une quarantaine d’année, visage marqué, fume sans cesse, mais elle ne me gène pas, je fume aussi. Nous échangeons quelques mots en anglais, elle semble avoir une grande expérience de la vie. Moi je relis fébrilement dans mon dictionnaire Continuer la lecture#anthologie #12 | Triolet et notes de voyage

#anthologie #11 | Faut pas que je la loupe

C’est bien l’autoroute parce que ça permet à mon esprit de voguer de réfléchir à un problème de faire le point sur la suite des évènements de me faire des listes mentales de choses à faire en arrivant tout en étant attentif aux autres à ma tenue de route à ceux qui doublent Je n’aime pas doubler les camions ni Continuer la lecture#anthologie #11 | Faut pas que je la loupe

#anthologie #10 | Georges

Il a 38 ans. Il passe une partie de l’été dans un phare en Bretagne où il a besoin d’être seul. Regarder la mer, faire le point, se nourrir d’un rien. Il a 50 ans, après la Seconde Guerre Mondiale il décide de se lancer dans la choucrouterie et invente les bacs en ciment pour le stockage.  Il devient Président Continuer la lecture#anthologie #10 | Georges

#anthologie #09 | Elle n’était pas venue

ça avait commencé depuis quelques jours dans ma tête, dans ma tête ça disait ce n’est plus possible, je ne peux plus continuer comme ça, continuer à vivre ça, cet enfermement à deux, ce naufrage de l’amour, ces enlacements permanents, étouffants, ce déluge de moments heureux, je voyais bien comment ça allait finir, mon téléphone qui vibrait sans arrêt je Continuer la lecture#anthologie #09 | Elle n’était pas venue

#anthologie #08 | Dans la chambre un soir

Je m’allonge quelques instants dans ma chambre sur mon lit. Je retrouve un rythme cardiaque stable, je détends tout mon corps, mon esprit va et vient, je tire le rideau sur ma journée, mes yeux sont mi-clos. C’est alors que je me rends compte de la présence d’une porte juste à côté de la cheminée que je n’avais pas remarqué Continuer la lecture#anthologie #08 | Dans la chambre un soir

# Anthologie #07 | Avant d’écrire

Une inquiétude diffuse me fait plisser les yeux rendant la pièce plus sombre. Assise à mon bureau, je regarde l’immeuble d’en face avec ses quelques pièces allumées, lueurs de jaunes différents, de blanchâtre à oranger, légère projection sur les deux arbres qui nous séparent.  J’habite trop bas pour voir la couleur du ciel, il me faudrait sortir la tête de Continuer la lecture# Anthologie #07 | Avant d’écrire

#anthologie #06 | Suzanne part

Suzanne regarde les siens endormis puis sort sans son portable. La nuit est en fin de course, elle devine les contours des arbres, la petite allée, l’entrée du garage, le portail. Au dîner hier soir, les mots ne lui venaient plus. Elle avait nourri la famille, fait la vaisselle, essuyé, rangé, dressé la table pour le petit déjeuner. Elle n’était Continuer la lecture#anthologie #06 | Suzanne part

# Anthologie #05 Fin de carrière

« Sortez de mon cabinet ! » ai-je lancé au dernier patient mécontent de ne rien voir sur mon visage en déversant sur moi ses chimères. Paroxysme de ma condition d’aider autrui, aidez-moi maintenant bon dieu ! Non aidez-moi pas ! Personne ne me touche plus. Ne me touche ni le visage ni la main. C’est hors de propos. Aucun malade qui me touche l’âme. Venez Continuer la lecture# Anthologie #05 Fin de carrière