A propos de Vincent Francey

Enseignant, chanteur et clarinettiste amateur, je vis dans la région de Fribourg, en Suisse, et suis passionné de lecture et d'écriture depuis toujours, notamment via mon site a href="https://www.lie-tes-ratures.com/">lie tes ratures mais aussi sur un blog né à la suite de l'atelier d'été sur la ville : fribourgs.com. Auteur d'un livre autoédité, Je de mots, dictionnaire intime, je suis également présent sur YouTube pour, entre autres expérimentations, y parler de mes lectures.

#anthologie #09 | routes

Le jour où j’ai pris le chemin opposé, je n’ai pas bien su si c’était vers le nord ou vers le sud et peu m’importait la direction puisqu’il s’agissait d’aller ailleurs que ce lieu vers où sans cesse je revenais, faute de connaître d’autres lieux, un lieu de prés et routes de remaniement, mais il y avait cette route un Continuer la lecture#anthologie #09 | routes

#anthologie #08 | dans l’angle de la porte

… la porte est à peine ouverte mais ça leur suffit. Ils retournent sur la pointe des pieds dans le lit superposé, le grand en haut, le petit en bas. Les flashs de couleurs leur parviennent pile comme il faut, même si le grand, depuis le lit du haut, doit un peu se pencher. Ils regardent : un paysage vert, des Continuer la lecture#anthologie #08 | dans l’angle de la porte

#anthologie #07 | puis la nuit

L’ombre du pot de fleurs fanées sur les planches de la terrasse. Le ciel laiteux, le parasol découpant un carré de grisaille sous lequel écrire. Sur l’écran, le reflet de celui qui se regarde regardant le soleil éclairant la toile d’araignée tendue entre deux chaises puis la plante puis le pot puis la tuile ondulée du toit de l’écurie. Grillage Continuer la lecture#anthologie #07 | puis la nuit

#anthologie #06 | seul ici

Seul ici sur la grande terrasse dans le chant des oiseaux, seul avec le vent qui berce le marronnier, le drapeau, les voitures qui descendent la route, l’enfant qui traverse et celle de l’autre côté qui fume seule. Un nuage cache le soleil. Un milan royal plane au-dessus de la crête de forêt. Le vent forcit. Seul ici avec le Continuer la lecture#anthologie #06 | seul ici

#anthologie #05 | le corps devant Séraphine

Séraphine porte son corps devant elle. Son corps va plus vite qu’elle quand il faut courir. Elle court après son corps qu’elle n’arrive pas à rattraper. C’est un corps rapide qui lui échappe, un corps encore frêle qui bondit d’un côté de l’autre, zigzague entre les arbres, se dépêche de rentrer à la maison avant qu’ils se rendent compte qu’elle Continuer la lecture#anthologie #05 | le corps devant Séraphine

#anthologie #04 | habitudes d’habiter

Habiter un appartement trop grand. On cherche à le peupler. Seuls les fantômes restent. Habiter ses habits. Trop grands aussi. Et ses habitudes. Trop tenaces. Elles avaient aménagé le vieux poulailler pour y boire le thé entre copines. Je n’osais les accompagner : trop de terreurs enfantines quand il fallait à la nuit tombée aller fermer les poules. Ils habitaient une Continuer la lecture#anthologie #04 | habitudes d’habiter

#anthologie #03 | le crayon papier

Le crayon papier ou crayon à papier ou crayon de papier comme s’il était fait de ce sur quoi il doit écrire, le crayon papier par définition est introuvable quand on en a besoin, on le cherche sur le bureau, sur le lutrin, parce que c’est sur les partitions souvent qu’on l’utilise, pour noter les dièses et les bémols oubliés, Continuer la lecture#anthologie #03 | le crayon papier

#anthologie #02 | dans la cuisine d’en-bas

Dans la cuisine d’en bas, assise sur le banc, la grand-mère lirait La Liberté à la page des avis mortuaires : des lunettes glissant sur le nez, avec derrière elle les lames de la paroi de bois, un tableau, une jeune filles, des grains de blé tombés de sa main blanche, les huit poules qui picorent, l’enfant un pied par Continuer la lecture#anthologie #02 | dans la cuisine d’en-bas

#anthologie #01 | portes et escaliers

Pousser la porte, entrer, descendre les escaliers, pousser d’autres portes, la troisième seulement nécessitant une clé. Poser la veste sur le porte-manteau, ouvrir le sac, sortir l’ordinateur de fonction, l’enclencher, partir chercher un café pendant qu’il démarre, proposer un croissant à la collègue assise à côté, travaillant depuis déjà longtemps, soupirant, souriant, soufflant le chaud et le froid. Traverser des Continuer la lecture#anthologie #01 | portes et escaliers

#anthologie #prologue | Je suis né un dimanche

Je suis né un dimanche. J’ai vu le jour il faisait encore nuit. Je suis né en novembre. Je suis arrivé le premier. J’ai donné congé à un militaire. J’ai vu une femme qui n’avait qu’un bras. J’ai reconnu sa voix. J’ai pleuré. J’ai oublié. J’ai eu peur des vaches et des poules. J’ai eu peur des autres enfants. J’ai Continuer la lecture#anthologie #prologue | Je suis né un dimanche