A propos de Vincent Francey

Enseignant, chanteur et clarinettiste amateur, je vis dans la région de Fribourg, en Suisse, et suis passionné de lecture et d'écriture depuis toujours, notamment via mon site a href="https://www.lie-tes-ratures.com/">lie tes ratures mais aussi sur un blog né à la suite de l'atelier d'été sur la ville : fribourgs.com. Auteur d'un livre autoédité, Je de mots, dictionnaire intime, je suis également présent sur YouTube pour, entre autres expérimentations, y parler de mes lectures.

#anthologie #13 | à la grand-messe

Du côté des dames, trois petites vielles se lèvent, s’assoient, s’agenouillent. Une statue porte un enfant qui porte un oiseau dont la tête a été arrachée. Les enfants de chœur glissent leurs bras dans les manches de l’aube puis les secouent avant de sonner la clochette. Au vitrail, le curé d’Ars sourit et sainte Cécile caresse la lyre. On entend Continuer la lecture#anthologie #13 | à la grand-messe

#anthologie #12 | Durban – Paris – Pékin

Pas question à Durban d’aller à pied. Le taxi attend devant le restaurant. Il nous pose dans l’enceinte de l’hôtel. Les rues sombres (Durban n’existe que la nuit) défilent sous nos yeux fatigués. Des grilles fermées, du fil de fer barbelé dressé autour des habitations, la ville semble faite uniquement de murs. Le taxi évite les nids de poule, tourne Continuer la lecture#anthologie #12 | Durban – Paris – Pékin

#anthologie #11 | retour à la grotte

Séraphine a marché beaucoup plus que par le passé quand elle allait à la grotte Elle est partie dans l’après-midi pour arriver avant la nuit mais elle n’a plus les jambes d’autrefois et le chemin est plus long quand on vient depuis le bas Au début on marche sur la route goudronnée ça descend un peu on passe devant la Continuer la lecture#anthologie #11 | retour à la grotte

#anthologie #10 | Séraphine d’âge en âge

Séraphine a vingt-deux ans. Elle se marie, prend le nom de son mari, jure de lui être fidèle et dévouée jusqu’à ce que la mort les sépare, s’engage à lui faire de beaux enfants qui reprendront le domaine. La main fouille dans le tiroir de la commode en quête du livret de famille, ne le trouve pas, invente à moitié : Continuer la lecture#anthologie #10 | Séraphine d’âge en âge

#anthologie #09 | routes

Le jour où j’ai pris le chemin opposé, je n’ai pas bien su si c’était vers le nord ou vers le sud et peu m’importait la direction puisqu’il s’agissait d’aller ailleurs que ce lieu vers où sans cesse je revenais, faute de connaître d’autres lieux, un lieu de prés et routes de remaniement, mais il y avait cette route un Continuer la lecture#anthologie #09 | routes

#anthologie #08 | dans l’angle de la porte

… la porte est à peine ouverte mais ça leur suffit. Ils retournent sur la pointe des pieds dans le lit superposé, le grand en haut, le petit en bas. Les flashs de couleurs leur parviennent pile comme il faut, même si le grand, depuis le lit du haut, doit un peu se pencher. Ils regardent : un paysage vert, des Continuer la lecture#anthologie #08 | dans l’angle de la porte

#anthologie #07 | puis la nuit

L’ombre du pot de fleurs fanées sur les planches de la terrasse. Le ciel laiteux, le parasol découpant un carré de grisaille sous lequel écrire. Sur l’écran, le reflet de celui qui se regarde regardant le soleil éclairant la toile d’araignée tendue entre deux chaises puis la plante puis le pot puis la tuile ondulée du toit de l’écurie. Grillage Continuer la lecture#anthologie #07 | puis la nuit

#anthologie #06 | seul ici

Seul ici sur la grande terrasse dans le chant des oiseaux, seul avec le vent qui berce le marronnier, le drapeau, les voitures qui descendent la route, l’enfant qui traverse et celle de l’autre côté qui fume seule. Un nuage cache le soleil. Un milan royal plane au-dessus de la crête de forêt. Le vent forcit. Seul ici avec le Continuer la lecture#anthologie #06 | seul ici

#anthologie #05 | le corps devant Séraphine

Séraphine porte son corps devant elle. Son corps va plus vite qu’elle quand il faut courir. Elle court après son corps qu’elle n’arrive pas à rattraper. C’est un corps rapide qui lui échappe, un corps encore frêle qui bondit d’un côté de l’autre, zigzague entre les arbres, se dépêche de rentrer à la maison avant qu’ils se rendent compte qu’elle Continuer la lecture#anthologie #05 | le corps devant Séraphine

#anthologie #04 | habitudes d’habiter

Habiter un appartement trop grand. On cherche à le peupler. Seuls les fantômes restent. Habiter ses habits. Trop grands aussi. Et ses habitudes. Trop tenaces. Elles avaient aménagé le vieux poulailler pour y boire le thé entre copines. Je n’osais les accompagner : trop de terreurs enfantines quand il fallait à la nuit tombée aller fermer les poules. Ils habitaient une Continuer la lecture#anthologie #04 | habitudes d’habiter