A propos de Vincent Francey

Enseignant, chanteur et clarinettiste amateur, je vis dans la région de Fribourg, en Suisse, et suis passionné de lecture et d'écriture depuis toujours, notamment via mon site a href="https://www.lie-tes-ratures.com/">lie tes ratures mais aussi sur un blog né à la suite de l'atelier d'été sur la ville : fribourgs.com. Auteur d'un livre autoédité, Je de mots, dictionnaire intime, je suis également présent sur YouTube pour, entre autres expérimentations, y parler de mes lectures.

#anthologie #29 | il n’y a rien

23 : Plus bas, il y a la grotte. On pourrait y entrer par la cheminée que le père avait creusée. Elle n’y voit rien, tout est éteint depuis longtemps, il reste à peine quelques traces de charbon. On tomberait sur le feu, sur la couverture, sur les enfants grelottants, sur un lit de feuilles mortes et de paille éparpillée, Continuer la lecture#anthologie #29 | il n’y a rien

#anthologie #28 | œuvres

3 : Il aimait les pliages, les découpages, l’origami et jouer avec les mots. Il avait affiché une feuille blanche au mur avec une plaquette : ça ne fait pas un pli. À côté, une autre feuille blanche avait été pendue à un clou avec une ficelle au bout de laquelle était attaché un crayon. Il appela cela crayon papier. Enfin, Continuer la lecture#anthologie #28 | œuvres

#anthologie #27 | grottes

5 : La petite fille à jamais restée au seuil de la grotte raconte les corps qui dorment et qui meurent. Elle est déjà, soudain, une vieille femme. Elle est là, dans sa cuisine, seule, à radoter l’histoire de ces soirs où l’on entrait dans la forêt pour leur apporter de quoi manger. Elle a perdu la tête. Elle ne sait Continuer la lecture#anthologie #27 | grottes

#anthologie #26 | aux aguets

La grand-mère est aux aguets. Quelqu’un vient. Une bête peut-être. Des branches craquent, des feuilles mortes se brisent sous des pas légers. C’est un animal furtif mais c’est un animal qui parle. La grand-mère a l’impression que ce grognement, ce sont des mots mais dans une langue qu’elle ne connaît pas, ni du français ni du patois, une langue étrangère Continuer la lecture#anthologie #26 | aux aguets

#anthologie #25 | ça sent

Ça pue la choucroute rance. L’enfant arrêté devant l’armoire à confitures. Pourquoi tant de variations autour d’un faux souvenir ? J’ai toujours aimé l’odeur de la choucroute. Sentir le vent. Que transporte-t-il à sentir, le vent ? Quelle différence entre l’odeur de la bise et l’odeur du foehn ? Une odeur froide, une odeur chaude, qu’est-ce que ça change ? Sur ma peau, ça Continuer la lecture#anthologie #25 | ça sent

#anthologie #24 | sous la couverture

Sous la couverture, ils dorment. La grand-mère les regarde un instant puis elle tourne la tête vers l’extérieur. Elle, elle ne doit pas dormir, pas quand ils dorment, eux. La couverture se soulève légèrement à chaque respiration, d’abord la fille puis les deux garçons, à l’unisson. On voit dépasser de temps en temps des membres épars, un bras, une jambe, Continuer la lecture#anthologie #24 | sous la couverture

#anthologie #23 | sous la grotte

Plus bas, il y a la grotte. On pourrait y entrer par la cheminée que le père avait creusée. On tomberait sur le feu, sur la couverture, sur les enfants grelottants, sur un lit de feuilles mortes et de paille éparpillée, sur la pierre friable d’un sol poreux où traineraient des tasses ébréchées, des fourchettes, des bouts de cartons, des Continuer la lecture#anthologie #23 | sous la grotte

#anthologie #22 | Moulin de Prez

Le pont tient bon. La rivière en dessous s’écoule sans heurt. Un banc de bois tout neuf permet aux promeneurs de se reposer un instant près des traces d’un feu depuis longtemps éteint. La nuit, parfois, on grille des cervelas. De l’autre côté du pont, un grillage se dresse parmi les herbes hautes. Interdiction d’entrée. La maison pourrit au bord Continuer la lecture#anthologie #22 | Moulin de Prez

#anthologie #21 | notes familiales

Séraphine a vingt-deux ans (1). Elle se marie, prend le nom de son mari (2), jure de lui être fidèle et dévouée jusqu’à ce que la mort les sépare (3), s’engage à lui faire de beaux enfants qui reprendront le domaine (4). La main fouille dans le tiroir de la commode en quête du livret de famille (5), ne le trouve Continuer la lecture#anthologie #21 | notes familiales

#anthologie #20 | je n’ai pas de photo de toi

Je n’ai pas de photo de toi. J’en ai une dans l’imagination. La photo est un peu déchirée. Tu y souris mais à peine. C’est ainsi qu’on t’a appris à exprimer ton bonheur. Tu y portes cette robe blanche, la même qu’avait portée ta mère. Il porte ce complet fait pour l’occasion. Il a plus de peine à sourire que Continuer la lecture#anthologie #20 | je n’ai pas de photo de toi