A propos de Vincent Francey

Enseignant, chanteur et clarinettiste amateur, je vis dans la région de Fribourg, en Suisse, et suis passionné de lecture et d'écriture depuis toujours, notamment via mon site a href="https://www.lie-tes-ratures.com/">lie tes ratures mais aussi sur un blog né à la suite de l'atelier d'été sur la ville : fribourgs.com. Auteur d'un livre autoédité, Je de mots, dictionnaire intime, je suis également présent sur YouTube pour, entre autres expérimentations, y parler de mes lectures.

#40 jours #19 | ils attendent

L’homme se souvient. Il se faufile dans une ruelle étroite, montre la lettre à un type qui le laisse passer puis entre dans la salle. Un second type lui désigne une chaise où s’asseoir : attendez. Il attend. Ça ressemble à une arrière-salle de restaurant, mais sans fenêtres, un lieu clos avec des tables, des chaises, des murs jaunis par la Continuer la lecture#40 jours #19 | ils attendent

#40 jours #18 | retour d’école

L’enfant revient de l’école. C’est écrit école primaire garçons mais dans son école il y a aussi des filles, ce n’est pas la même école, il a fallu prendre le bus, mais depuis l’école d’ici, on rentre à pied. Il ne faut pas donner à manger aux poissons rouges, il ne faut pas non plus les attraper, il ne faut Continuer la lecture#40 jours #18 | retour d’école

#40 jours #17 | gestes d’elle

Elle tient la brosse dans ses mains gantées. Des gants de vaisselle, jaunes. Les boilles d’abord puis la brouette. Ne pas toucher le produit avec la peau, ne pas s’ébouillanter. Elle frotte puis elle rince, les couvercles aussi. Elle est pliée en deux. Le bras qui frotte est plus musclé que celui qui tient. La brouette, les boilles, les couvercles Continuer la lecture#40 jours #17 | gestes d’elle

#40 jours #16 | écrire en Amérique

Ce qu’il voudrait, l’enfant, c’est écrire mais pas écrire ici dans cette grange, pas écrire assis par terre dans un cahier, ce qu’il voudrait, c’est écrire en Amérique. Dans le livre d’Amérique, il y a des écrivains, il a noté des noms, Walt Whitman, c’est un vieux avec une longue barbe et c’est à New York qu’il écrit, et l’enfant Continuer la lecture#40 jours #16 | écrire en Amérique

#40jours #15 | what

what c’est quoi je dis what pour dire quoi pourquoi je dis what c’est quoi what c’est allemand c’est anglais yes what c’est quoi ya c’est quoi amigos je dis what pour quoi et c’est quoi ça c’est quoi what en allemand en anglais what c’est quoi la langue allemand anglais italien c’est quoi what c’est ça what c’est du Continuer la lecture#40jours #15 | what

#40 jours #14 | papiers des soupirs

Elle est assise à la table de la cuisine. Elle soupire : les passeports, bien sûr, les billets de bateau – cargo porte-conteneur transatlantique – il faut remplir les cases, noms et prénoms, ne pas oublier le deuxième nom, bien écrire en majuscules mais avec accents, et ce n’est pas tout, il y a le problème Dahlia ; elle, lui, l’enfant, ça Continuer la lecture#40 jours #14 | papiers des soupirs

#40 jours #13 | doré

Doré, d’or, pépite surgie au cœur du gris, on trouve l’or au fond des ruisseaux, on trouve l’éclat, le clair éclat, l’éclat violent, doré, d’or, un grain, un rien, l’or soudain, on rêve, or fin, on dort sur des lingots d’or, on a trouvé l’or dans la boue, l’or miracle, l’or demain, on a trouvé l’or, Eldorado, on cherche, l’or Continuer la lecture#40 jours #13 | doré

#40 jours #12 | le papier

La main le doigt le poil, du jaune, ça ne bouge pas, une tige jaune, une grille jaune au bout de la tige jaune, ça tremble, c’est prêt, un mouvement vif, pas assez, les formes noires s’éparpillent, les ongles les phalanges crispées, jaune, ça bouge, frappe, forme noire écrasée, pattes ailes sang, veines du bois, nœud, la tige jaune séparée Continuer la lecture#40 jours #12 | le papier

#40 jours #11 | l’enfant perdu

L’enfant dans le corridor, l’enfant dans la cave, l’enfant dans la grange, l’homme ne sait pas, ne sait plus, mais il y avait un enfant, il y avait ce dessin de cheval, où est-il passé, ce dessin de cheval, un cheval blanc, celui de cet endroit qu’on appelait l’écurie au cheval, mais le cheval est mort, dit-on, le cheval est Continuer la lecture#40 jours #11 | l’enfant perdu

#40jours #10 | une main dans le vide

La vieille s’étonne : ainsi donc vous ne vous souvenez de rien ? L’homme a ce mot dans la tête, le pays natal, il sait que cette grange, c’est le pays natal, mais du pays natal il ne sait rien, il a toujours vécu là-bas, presque toujours, il a toujours vécu là-bas mais il a toujours su qu’il venait d’ailleurs, on a Continuer la lecture#40jours #10 | une main dans le vide