A propos de Ugo Pandolfi

Journalist and writer based in the island of Corsica (France) 42°45' N 9°27' E. Voir son blog : scriptor.

#anthologie #09 | dire contre

rien à voir avec une bifurcation, rien de brutal, rien d’un changement de chemin je me lève, je lève la main, le premier à oser prendre la parole un élan calme, cohérence, une demande froide, une adresse raisonnée, la poursuite d’une exigence ma camarade à ma droite sait et craint ce que je vais dire aucun doute en moi, aucune Continuer la lecture#anthologie #09 | dire contre

#anthologie #08 | trait mutique

pas une chambre, un réduit, un étroit rectangle aux murs blancs, sans porte, ni fenêtre. Comment se trouver là ? Comment sortir de là ? Ce n’était pas un mauvais rêve. Je n’y étais pas seul. Quelque chose avait bien bougé au plafond, un mouvement rapide, un trait grisâtre sur fond blanc, furtif. Espoir de parler. Espoir de savoir. Où Continuer la lecture#anthologie #08 | trait mutique

#anthologie #07 | main(s) tenant

tout est pareil aux jours qui précédèrent / le chat contre moi / les lumières à l’horizon / un cendrier à vider / la fraicheur de la nuit / le confort d’un coussin / un dernier SMS vers les mains qui me tiennent / le smartphone enfin reposé / le silence / et puis brusquement, à nouveau, le tourment / Continuer la lecture#anthologie #07 | main(s) tenant

#anthologie #06 I psychopathe

Il y a longtemps, dans la nuit, la pyramide du Louvre. Pas seul, pas du tout. Il y avait foule. Ceux qui avaient choisi d’en faire leur créature avaient su créer l’enthousiasme. Plus pareil à présent. La créature était devenue inaudible, destructrice. Il fallait en inventer une autre. Pour faire pareil et même pire. Mais une autre qui monte dans Continuer la lecture#anthologie #06 I psychopathe

#anthologie #05 | sans miséricorde

Je ne veux rien racheter. Je ne peux rien racheter. Faites ce que vous voulez, vous ne changerez rien. Pendez moi au bois. Mettez moi en croix. Je ne reviendrai pas des morts. Votre vin n’est pas mon sang. Votre pain n’est qu’un vulgaire sandwich. Inutile de massacrer des boucs et des agneaux. Allez crever avec vos péchés impardonnables, vos Continuer la lecture#anthologie #05 | sans miséricorde

#anthologie #04 | verbe transitif

Habiter sans le complément de lieu. Un moment arrive où ce n’est plus un rêve.  L’envie au départ, c’était de faire une maison de Hobbit dans le jardin. Ce n’est pas l’architecture de la maison qui compte. C’est ce qu’elle regarde, ce qu’elle permet de voir. Multiplier les lieux comme autant de cabanes dont l’enfance a manqué. Croire longtemps que Continuer la lecture#anthologie #04 | verbe transitif

#anthologie #03 | les poussières de Gerboise

Le sable obscurcissait tout le pare-brise et tout le ciel, une fine poussière rouge, très fine poussière rouge. Pas question de la prendre, la fine poussière rouge ne se prend pas. Ou alors, peut être avec un aimant parce qu’elle est magnétique un peu la fine poussière rouge. Ne pas la prendre, mais la toucher. Apprivoiser la fine poussière rouge Continuer la lecture#anthologie #03 | les poussières de Gerboise

#anthologie #02 | dans le mur de l’hybris

Un tunnel vertical, un mur fait d’images, propre à chacun, partagé par tous, ni public, ni privé, lieu sans lieu des écrans et des flux dont les télécommandes ne changent rien. La caméra qui chercherait à en faire le panoramique ne peut rien voir d’autre que le miroir trompeur des caméras livrant les images du mur, des images d’images d’images Continuer la lecture#anthologie #02 | dans le mur de l’hybris

#anthologie #01 | poubelle la vie

Sacs poubelle dans l’ascenseur, croiser les techniciennes de surface achevant leur ménage, franchir le sas de sécurité, vigile toujours souriant, ignorer les collègues se détournant, embrasser celles ou ceux vous accueillant, poser ses affaires sur un coin du bureau, prendre stylo et bloc-notes, descendre un étage pour la visio-conférence, croiser le fer comme à chaque fois, les encadrants sont des Continuer la lecture#anthologie #01 | poubelle la vie

#anthologie #prologue | pour rien

Je suis né une année bissextile qui commence un mardi. Pas seul, plus de 69 000, dans ce cas dans ce pays non choisi. Je ne suis en rien responsable de la dépression post-partum de ma mère. Le 12, un mardi, les documents disent que j’étais là. Je ne conteste pas. Mais je n’y suis pour rien. Le même jour, Continuer la lecture#anthologie #prologue | pour rien