A propos de Ugo Pandolfi

Journalist and writer based in the island of Corsica (France) 42°45' N 9°27' E. Voir son blog : scriptor.

#voyages #prologue | mélanger jusqu’à confondre

Lifou où dans la case la fumée chasse les insectes—Maripasoula quand la nuit s’ouvre aux singes hurleurs—Halifax pour le goût des œufs frits sur un dos de saumon—entre Istambul et Harem, des moules énormes farcies de riz et le parfum acidulé des fleurs—Corte quand des avocats applaudissent un assassinat—Nouméa quand Ouvéa est déclarée zone militaire sensible—Nouméa quand un médecin, secrétaire Continuer la lecture#voyages #prologue | mélanger jusqu’à confondre

Carnets individuels | UP

Enième jour. Reporter à deux mains l’oublié d’aujourd’hui Caviarder le jour pour espérer la nuit Raturer au réveil pour s’endormir sans honte en début d’après midi Laisser reposer la bonne idée de dix ans d’âge  Écrire contre, y compris contre soi, mais toujours égoïste Mentir, mentir, mentir : il n’y a que cela de vrai Inachever la vieille idée pour Continuer la lectureCarnets individuels | UP

#carnets #prologue | spirale ennemie

La spirale de métal qui oblige le gaucher à prendre le carnet à l’envers et à n’écrire au début que sur les pages gauches. Soufflet à mémoire: la pochette de carton à l’intérieur de la troisième de couverture livrant quatre tickets de cinéma, les deux billets du ferry-boat du vieux port à Marseille, une feuille d’arbousier en forme de coeur, Continuer la lecture#carnets #prologue | spirale ennemie

#photofictions #09 | ombres zones

Le chemin qu’il empruntait tous les matins, seul au volant de sa Mercedes, aurait facilement permis d’attenter à sa liberté. L’étroite montée Saint Charles qu’il devait descendre au bas de la colline de Cimiez impose toujours un arrêt avant de rejoindre le boulevard Carabacel. A cet endroit précis, l’opération était jouable. Le braquer, l’enlever, le prendre en otage, lui faire Continuer la lecture#photofictions #09 | ombres zones

#photofictions #08 | l’ipséité malfaisante

La deuxième fois identique à la première, un même décor où domine un noir minimal, une lettre, décalée par rapport aux autres, pour attirer l’attention sur un événement qui n’en est pas un parce que c’est normal que cet homme parle y compris pour ne dire rien de ce qu’il serait normal d’entendre. tempête—cap—guichet d’aide—stratégie derrière—guerre—crise—désarroi—forte—juste—apaisée La suite dans le même décor Continuer la lecture#photofictions #08 | l’ipséité malfaisante

#photofictions #07 | hors-cadre

C’était toi le réalisateur, le metteur en scène, l’auteur du scénario qui tenais la caméra, la BELL & HOWELL Filmo 70 – 16 MM. C’était ton premier court métrage. C’était des bobines de 30 mètres. C’était sur la tourelle manuelle trois objectifs à focale fixe. C’était, faute de moyens, sans prise de son synchrone. C’était un été. C’était bien des Continuer la lecture#photofictions #07 | hors-cadre

#photofictions #06 | elle, émoi

Piégée dans le reflet, main du photographiant en premier plan — douces lumières à gauche de l’image d’une fenêtre et des facettes d’un miroir — l’essentielle dans un flou un peu gris concentrée sur un écran — la main droite soutient le visage Un seul long bras fort et fin — une longue et fine main gauche dont le pouce Continuer la lecture#photofictions #06 | elle, émoi

photofictions #05 | filmer ne sert à rien

Pas d’ouverture au noir, ni travelling arrière, aucun usage de time-lapse, ni plan au ralenti, pas de fondu enchaîné, la bande son est blanche, le silence seul, une unique séquence de 86 minutes ne fait voir que des close-up de bouches humaines qui mangent, dévorent, mastiquent. Le lieu de tournage retenu est à Dubaï où je n’irai jamais, au pieds Continuer la lecturephotofictions #05 | filmer ne sert à rien

#photofictions #04 | petit lion de la forêt

On reproduira par la photographie: 1° les têtes nues qui devront toujours, sans exception, être prises exactement de face, ou exactement de profil, les autres points de vue ne pouvant être d’aucune utilité; 2° des portraits en pied, pris exactement de face, le sujet debout, nu autant que possible, et les bras pendant de chaque côté du corps. Toutefois, les Continuer la lecture#photofictions #04 | petit lion de la forêt

#photofictions #03 | l’estrangère

Sur la laisse de la mer, là où je marche quand les regards ont disparu, quand la plage est déserte, mon corps déformé aux ongles peints, la tresse savante de mes cheveux, rien qui me séparent des débris délaissés, des abandonnés là — rien qu’une étrange étrangère marchant entre le bas et le haut de l’estran, donna niée dans un lit de Continuer la lecture#photofictions #03 | l’estrangère