A propos de Tristan Mat

Tristan Mat vit. Ailleurs. Il écrit. A la main. Site http://www.tristanmat.net/ Profil Facebook: https://www.facebook.com/tristan.mat.735

Carnets Individuels | Tristan Mat

#40 Le carnet est une forme apposée au monde. Une surface, une épaisseur. Et les angles. La carnet doit devenir forme, il doit inventer sa forme. Dispositif. Tu l’installes où tu choisis le mot monde. La reliure n’est pas dans les mots. Considère le déplacement : carnet sur une feuille unique, gravé dans la pierre, sur des feuilles volantes. Pas Continuer la lectureCarnets Individuels | Tristan Mat

#photofictions #09 | Beauséjour

C’était tout au début du voyage : il y en avait un seul. La ville et ses environs étaient déjà quittés. C’était le début du lointain. Jamais il n’avait jamais pensé que l’on puisse rejoindre l’horizon. C’était une route, c’est-à-dire une ligne, bordée des à-plats du paysage. A l’entrée d’un village, c’est-à-dire d’un nom. C’était la campagne, loin de la mer Continuer la lecture#photofictions #09 | Beauséjour

#photofictions #04 | berlin

comme si j’étais le miroir, je t’ai aimée d’abord dans tes images, les images de toi faites par toi, des images posées sur le fil des jours, j’allais à rebours dans les passés où nous ne savions rien l’un de l’autre, ton visage devenait multitude, suivant la spirale je revenais à celles que tu avais faites seulement pour moi, ton Continuer la lecture#photofictions #04 | berlin

#40jours #21Bis | aller aux morts sans livre

Je vais au cimetière de la ville que je veux écrire. J’y vais en étranger, je n’y ai pas de morts. Matin d’été encore doux, j’attends l’ouverture. Quel visage aura le gardien ? Est-ce un visage connu, croisé ? Il y a des horaires, je dois donc attendre. On ne peut pas entrer, on ne peut pas sortir. C’est un Continuer la lecture#40jours #21Bis | aller aux morts sans livre

#40jours #07 | sombre frère, sombre encore

C’est en pente. On descend. On descend toujours. On descend dès l’entrée de la ville lorsque l’on quitte la voie consulaire. On ne fait que descendre. On descend, mais comme les routes sont sinueuses, serrées, pas de perspective, on ne voit pas le bas, on reste dans sa tranchée de ciel. On sait qu’il y a quelque chose en dessous. Continuer la lecture#40jours #07 | sombre frère, sombre encore

#40jours #34 | été dans l’été

je lui avais demandé : pourquoi tu ne vas pas au Parc, elle avait gardé le silence, un long silence, son regard s’était porté au loin, je ne sais pas s’il s’appuyait sur quelque chose, ou s’il était dans le vague, et quelle vague, quel vide, il y a eu plusieurs jours, c’était sans espoir, l’été s’était assis lourd, j’étais Continuer la lecture#40jours #34 | été dans l’été

#40jours #35 | il n’y a pas de plan

Il n’y a pas de plan : une énergie sourde qui pousse, venant tantôt de l’air lourd même au soir, tantôt du très profond, d’un jadis asphyxiant. Il faut recouvrir les collines, qu’elles soient enveloppées de bétons, de murs, de routes, qu’il y ait de l’herbe rase, des arbres chétifs comme bêtes en captivité. Il faut que les vallées soient Continuer la lecture#40jours #35 | il n’y a pas de plan

#40 jours #33 | seuls les loups hors la peur

L’odeur dans les ruelles, le crépitement des branches dévorées, puis de la fenêtre, les flammes proches, les pans de terre en cendre, et tout le monde sait, toi non, qui est le pyromane : effroi. Les enfants sont comme chez eux dans le bar des mafieux, le patron leur sourit, accueille chaleureusement tout le monde, les enseignants y emmènent pour Continuer la lecture#40 jours #33 | seuls les loups hors la peur