A propos de Tristan Mat

Tristan Mat vit. Ailleurs. Il écrit. A la main. Site http://www.tristanmat.net/ Profil Facebook: https://www.facebook.com/tristan.mat.735

#anthologie #03 | comme – amour

comme la superposition des images comme tu serais comme en silence presque comme une première fois comme quand le temps comme le cuivre le parfum aveugle dans la chevelure comme le matin désert comme l’attente le long de la haie dans le lotissement comme les pas rapides étouffés comme le masque pour dissimuler le visage comme la porte entrouverte comme Continuer la lecture#anthologie #03 | comme – amour

#anthologie #prologue | Occurrences

Je suis né quand j’ai lu. Je suis né quand j’ai su que j’étais né par hasard. Je suis né vendredi. Je suis né quand j’ai été quitté. Je suis né le soir. Je ne suis né d’avoir vu la chaîne qui m’a fait tomber. Je suis né sur le goudron. Je suis né dans le rêve du sous-sol. Je Continuer la lecture#anthologie #prologue | Occurrences

#anthologie #01 | Liebherr

Après avoir traversé la ville étrangère. Devant le parking comme un delta. Suivre les lignes, traverser. Large, tout pourrait sortir par là : la grille est fermée. Être dans la file au passage d’une porte à mesure de contrôle. Puis parmi les pas rapides des autres, séparés mais tous vers l’avant. Points à mesure des allées et des hangars. À Continuer la lecture#anthologie #01 | Liebherr

#nouvelles | Un seul livre par librairie

On a éventré la ville en son centre pour la détruire. Le trou resté béant porte vers des couloirs bas, des carrelages sans couleur, des chiens, des ivrognes avachis. Il faut entrer et continuer de salle en salle pour voir les livres. Celui qui vient de la province croit s’enfoncer et sent monter un étouffement délicieux. Jamais autant de livres Continuer la lecture#nouvelles | Un seul livre par librairie

#enfances #09 | Logements de fonction

Au-dessus de la salle de l’école, le parquet veille et alerte sur le mouvement. Presque rien pour détourner la lumière. Des plans : ceux du lit, de la chaise, d’une étagère. Rien de coupant. Des années simples, du passage : rien ne s’imprime. C’est ici qu’est le matin d’été, très en avance sur tous les gestes et les regards. Elle Continuer la lecture#enfances #09 | Logements de fonction

#enfances #05 | Gratitudes

Au galet au toucher gras sans poème dans la poche. À la bibliothèque municipale du chef-lieu, riche de plus livres qu’on ne lirait jamais, et sans penser pour cela à la mort. À la mer découverte après avoir traversé le pays dans le sens des invasions, à la mer qui n’était qu’immensité engloutissant le langage, offrant à la peur le Continuer la lecture#enfances #05 | Gratitudes

#enfances #03 | un verbe…

– Un verbe. Il en faudrait un, comme une pierre petite, une flaque de bleu qui attire le regard. La pièce du puzzle. – Gravir, voici l’exemple, un beau verbe simple, non dénué de majesté.– Jamais il n’aurait été prononcé chez nous. – Un mot de loin, tu le connais dès l’enfance, tu l’as lu, tu l’écrirais maintenant avec un Continuer la lecture#enfances #03 | un verbe…

#enfances #02 | le coffre

On n’y entre qu’accompagné et avec retenue, adulte encore, la minuscule déclivité du plancher est un seuil où le pied achoppe. On demande la permission de s’avancer, même si la porte est ouverte. L’idée ne viendrait jamais de frapper à la porte fermée, ou d’y pénétrer si elle n’est pas occupée. Il y a d’abord l’ordre : l’armoire, le lit, Continuer la lecture#enfances #02 | le coffre

#enfance #01 | la rue tranquille

La rue, elle faisait des tours, des boucles. Elle bordait et contenait un petit quartier. C’était la dernière maison, le bout. Il habitait là et on le rencontrait, montant ou descendant de sa voiture, satisfait. Une laide voiture en forme de poire. Son ventre était énorme au regard du reste de son corps, loin de l’obésité. Sa courbe, sa fonction Continuer la lecture#enfance #01 | la rue tranquille