A propos de Tristan Mat

Tristan Mat vit. Ailleurs. Il écrit. A la main. Site http://www.tristanmat.net/ Profil Facebook: https://www.facebook.com/tristan.mat.735

#anthologie #25 | si rares si fortes

Pas moyen de les retenir, de les provoquer, et manquant de mots plus que pour tout le reste. Elle dit : ne met pas de parfum. Elle dit j’aime ton odeur. Elle ferme les yeux, son nez me parcours sans toucher ma peau. Elles m’ont toutes parlé de mon odeur, et jamais je n’ai senti la leur. Je sens ce que Continuer la lecture#anthologie #25 | si rares si fortes

#anthologie #23 | La place en pente

C’est au matin, l’hiver. Tu marches, tu as le temps avec toi. La Banque de France est encore là, à quoi sert-elle encore ? La pierre de taille est claire, elle n’est pas rongée. Pas de tache de rouille sur les grilles fortes peintes de bleu. Le flanc du lycée en face. Une large porte par laquelle entreront les secours. Par Continuer la lecture#anthologie #23 | La place en pente

#anthologie #20 | Depuis une image retrouvée

Je ne dois pas bouger. Je ne dois pas montrer, je ne dois pas dire, je souris légèrement, les mains sont croisées devant moi, je fais belle figure. La beauté me protège et me fait vulnérable. L’image est de l’argent et il y a peu d’argent. Je n’ai que des gages. La vie est devant moi comme une peur et Continuer la lecture#anthologie #20 | Depuis une image retrouvée

#anthologie #14 | Rendu

On est rendu. Le père disait cela. De retour à la maison. Après un voyage ? Il n’y avait pas de voyage. Des brèves vacances sans imprévu. Des déplacements pour une visite de famille ; il n’y avait pas d’amis. Le retour pour l’enfant était tout autant étonnant que le départ, l’être ailleurs, même si le retour était un échec. La maison Continuer la lecture#anthologie #14 | Rendu

#anthologie # 14 | sava savatoi savabien

Le plus souvent, cela passe, cela glisse, c’est un « sava » rapide, sans intérêt, on répond immédiatement, comme par réflexe, comme une demande d’excuse. On répond « touvabien », « oui », on renvoie comme un miroir, le « sava » où l’interrogation est passée en exclamation, suivie d’un « etoi » qui ne préoccupe pas non plus de la réponse. Ce serait comme serrer une main sans sentir Continuer la lecture#anthologie # 14 | sava savatoi savabien

#anthologie #21 | notes infrapaginales

Il[1] regarde le chat[2]. Le chat est dans le Bureau[3], il est dans le Bureau[4]. Bureau pour la pièce[5], Bureau aussi pour la table sur laquelle il écrit, une grande planche posée sur des tréteaux invisibles[6], une planche de bois clair. Elle est vaste et elle est recouverte principalement de papiers. Le désordre est modéré[7]. On voit encore la couleur Continuer la lecture#anthologie #21 | notes infrapaginales

#anthologie #19 | images sans lieu

fermer les yeux dans la nuit et voir la nuit en soi comme espace reflets de la lune sur le ruisseau dans le rêve la salle de bains toute en longueur à peine large d’une mètre son jaune sale passé la porte de bois grande comme une carte à jouer sur le mur à hauteur d’œil dans la rue de Continuer la lecture#anthologie #19 | images sans lieu

#anthologie #18 | Jamais un visage

Les images des papiers du cousin en kilos, moisis, obstinément transportés dans le sac de clochard, jusque dans ce pays, sans explication, pour approcher en miroir la folie. Les images prises, et sans les voir, écrire, et plus tard à nouveau, regardant l’image développée, déjà oubliée. Les images de la Mort aux loups : tuf rongé, murs ocres, portes, flaques, Continuer la lecture#anthologie #18 | Jamais un visage

#anthologie #02 | Le Bureau au chat différant

Il regarde le chat. Le chat est dans le Bureau, il est dans le Bureau. Bureau pour la pièce, Bureau aussi pour la table sur laquelle il écrit, une grande planche posée sur des tréteaux invisible, une planche de bois clair. Elle est vaste et elle est recouverte principalement de papiers. Le désordre est modéré. On voit encore la couleur Continuer la lecture#anthologie #02 | Le Bureau au chat différant

#anthologie #08 | Every wall is a door

Je n’allais là que pour l’aimer, dans le secret et la peur. La chambre était sordide. Elle n’avait pas de fenêtre. La porte donnait sur un long couloir qui débouchait sur deux rues, une pour chacun de nous. Je l’attendais. Nous étions hors du langage. De l’autre côté du lit étroit, sur presque toute la hauteur du mur, jusqu’au sol, Continuer la lecture#anthologie #08 | Every wall is a door