les mardis | #05 | Passer les frontières

Il n’avait jamais voyagé seul. Il connaissait par coeur le trajet Thionville-Rome. Par le train couchette, uniquement. Il fallait un passeport, un livret de famille, de quoi prouver son identité. La carte famille nombreuse SNCF. 963 km. Une nuit de trajet. Traverser la Moselle, l’Alsace jusqu’à Mulhouse, puis la Suisse par Zürich, et ensuite l’Italie . Le train partait de Continuer la lectureles mardis | #05 | Passer les frontières

les mardis | #04 | Campagna romana

La campagne romaine s’étend sur 2100 km2. La campagna romana se trouve dans le Latium, en Italie centrale, aux environs de Rome. Elle déroule ses paysages de l’ager romanus jusqu’aux monts Sabins au nord-est, jusqu’au mont Albain au sud-est, jusqu’à la mer Tyrrhénienne au sud-ouest, et jusqu’aux montagnes de Tolfa et de de Sabatini au nord-ouest. Sabins, Albain, Tyrrhénienne, Tolfa, Continuer la lectureles mardis | #04 | Campagna romana

les mardis | #03 | Oui, je suis seul.

A cette heure-ci, il dort encore. Il s’est endormi tard, le soir il lit avec une lampe de poche sous le drap pour ne réveiller personne, ils sont trois dans la chambre. Un lit double, un lit simple, une table ronde, une chaise, une commode, deux armoires. Avant, quand il dormait dans la petite chambre, il s’endormait beaucoup plus tôt. Continuer la lectureles mardis | #03 | Oui, je suis seul.

les mardis | #02 | La porte et le strapontin

Il était presque cinq heures, le ciel était tourmenté, passant du gris foncé au rose, au bleu triste, à peine quelques nuages s’étiraient bien haut. Il s’était installé sur le strapontin juste à côté de la porte. Les vitres sales donnaient au paysage un air de tableau dont le vernis s’effritait, et les couleurs étaient passées. Une vue de la Continuer la lectureles mardis | #02 | La porte et le strapontin

les mardis | #01 | La voiture couchette

L’odeur du skai se mêlait à celle de la cendre des cendriers argentés ouverts, de la cendre froide. Au froid des vitres, des courants d’air et des rebords métalliques des strapontins, répondait la tiédeur du revêtement de formica des parois beiges. L’insomnie fiévreuse des nuits du départ combattait le répétitif rouleau sur les rails. Les vitres étaient ouvertes pour que Continuer la lectureles mardis | #01 | La voiture couchette

#anthologie #23 | La rue déserte au matin

La rue déserte au matin work in progress, l’immeuble de Perec à l’horizontal, l’aller retour jusqu’à la place du village, au matin, lorsque tout le monde est endormi, le 2 août 2024, la visite des maisons éventrées détruites par le tremblement de terre et encore dans les gravats. L’aube bleuit le ciel, faisant apparaître les silhouettes des grues, les échafaudages Continuer la lecture#anthologie #23 | La rue déserte au matin

#anthologie #06 | La dernière nuit

#anthologie #06 | La dernière nuit La montagne dans le noir dessinait sa crète aussi nettement qu’un trait de crayon. Le ciel était noir, sans étoile, et la lune pleine était blanche, brillante, et un halo blanc estompait le noir du ciel, et un voile blanc descendait sur la crète noire comme une ombre. De chaque côté, la montagne se Continuer la lecture#anthologie #06 | La dernière nuit

#anthologie #40 | Un aller retour

Les auteurs sont toutes les générations dont on se souvient. Ici plutôt de la branche paternelle, du village de Paganica dans la région des Abruzzes en Italie. Tout est parti du prologue. Je me suis aperçue en l’écrivant que les prénoms s’étaient transmis de génération en génération, en italien, puis francisés. J’ai interrogé mon père afin qu’il remonte dans ses Continuer la lecture#anthologie #40 | Un aller retour

#anthologie #39 | la vie d’avant

Le premier costume pour la communion. On a tourné dans toute la ville de l’Aquila. On avait trouvé un beau costume avec un pantalon trois-quart. On nous en demandait six mille lires. Ma mère n’avait que trois mille lires. Elle a dit : “Je n’ai que trois mille lires”. Lui a répondu : “Non, il n’est qu’une heure pas trois Continuer la lecture#anthologie #39 | la vie d’avant

#anthologie #37 | La première lettre

L’oncle Gelsino, il était chauffeur de bus. Des premiers bus. Il avait un pistolet, un petit pistolet. J’étais gamin. Il est parti en Amérique. Il est revenu. Il est parti en Argentine. Pendant quarante ans, il n’a plus écrit. On n’avait pas de téléphone à cette époque. Après la guerre, c’était en hiver, il y avait de la neige. On Continuer la lecture#anthologie #37 | La première lettre