A propos de Solange Vissac

Entre campagne et ville, entre deux livres où se perdre, entre des textes qui s'écrivent et des photos qui se capturent... toujours un peu cachée... me dévoilant un peu sur mon blog jardin d'ombres.

#40jours #40 | défricher

Tu sais quoi, dans cet éclair d’œil, c’est comme si les souvenirs absents, les apparences, les plaisirs d’errance – comme des bouches – les traces, provenaient d’une boutique abandonnée au carrefour des ans, dans la densité d’un inattendu qui dérive, s’échoue entre quelques apartés de granit ou de bruyère, se heurte à des murs souvent, s’imprègne du calme, de la Continuer la lecture#40jours #40 | défricher

#40jours #39 | retrouvailles

La lettre avait été envoyée. La réponse reçue. On monterait à P. le dimanche de Pentecôte. Des pensées éparses se partageaient entre la crainte d’être malade en voiture et la joie de l’échappée qui se profilait, le plaisir de retrouver ce grand-oncle, presque un grand-père, qu’elle voyait toutes les semaines avant, et qui désormais habitait à 250 kilomètres dans un Continuer la lecture#40jours #39 | retrouvailles

#40jours #double | dans le jardin

Il me semble bien qu’un point d’usure est atteint. Que cette rue a été suffisamment arpentée. Du bas jusqu’à ce presque haut que tes pas ne parviennent pas à fouler. Que les souvenirs du numéro 1 au 21 se sont écrits. Cela suffit, non ? Qu’il faudrait pousser l’avancée jusqu’au numéro 40. D’ordinaire, tu aimes bien les sous-bois et les zones Continuer la lecture#40jours #double | dans le jardin

#40jours #38 | nos murs

Les murs en nous dressés. Depuis nos fondations. Aux pierres bien serties depuis le réconfort de l’enfance. Avec sa tectonique du dedans. Et ses voix. Et ses silences. Et toutes sortes de tétanies. Et le trouble des rêves. Et sa terre remuée, fouillée. Et ces flux et reflux. Et ces exigences données comme un ordre. Et les pétrifications des ans. Continuer la lecture#40jours #38 | nos murs

#40 jours #37| entre granit et bruyère

Cela pousse derrière la tête. Il y a trop longtemps déjà. Besoin, nécessité, exigence intérieure. Quitter la ville. Prendre de la hauteur. Nul besoin de hautes montagnes. Juste ce mont. Celui d’où se découvre l’origine des plus anciens que moi. Après trois heures de route, garer la voiture sur le parking du col Finiels à 1541 mètres. Déjà savoir que Continuer la lecture#40 jours #37| entre granit et bruyère

#40jours #36 | quelques apartés

Ici, dans cette rue de l’enfance, une sorte de glu retient tout ce qui fut. Il suffit de poser le pied sur le trottoir de gauche, le côté impair, et de remonter lentement la rue. Des souvenirs glacés coulent le long du dos. Dès le numéro 3, on pousse la porte du magasin Cornand et l’on s’attend à voir surgir Continuer la lecture#40jours #36 | quelques apartés

#40jours #34 | le grenier

Seule. Une semaine déjà de vacances d’été, et la chaleur qui commence à s’intensifier sous ce troisième étage. Au-dessus, un grenier et le toit. Seule, emprisonnée d’ennui, de silence, de ce vide qui ronge l’esprit. Elle a déjà lu trois fois un Club des Cinq qu’elle va finir par connaître par cœur. Fait trois ou quatre pages d’un cahier de Continuer la lecture#40jours #34 | le grenier

#40 jours #33| la vie ainsi

Regarder en face ne se peut plus. Quelque chose va s’arrêter. Le souffle s’accélère. Au bord, le corps se penche. Effroi. Il est arrivé au bout. Il n’y a plus de page à tourner. Plus de fenêtre à ouvrir. Plus personne à accueillir. Plus de rire à laisser éclater. Plus rien. Inquiétude. Il compte les dernières pièces. Il n’y en Continuer la lecture#40 jours #33| la vie ainsi

#40 jours #32| densité

Suivre ce pas lent, un peu lourd. Prendre le temps en quelque sorte. L’air est souvent frais. Le printemps tarde à arriver. Il faut remonter le col du pardessus, enfoncer le chapeau sur la tête. Marcher ou prendre un taxi. Il ne va pas si loin. Et puis faire un peu d’exercice lui fera du bien. Il ne s’arrêtera pas Continuer la lecture#40 jours #32| densité

# 40 jours #31| dériver

ça glisse sur l’émeraude du canal – entre la forêt de mâts – traverser le brouillard – la brume plutôt – tout se voile puis se dévoile – escalier de pierre moussu en bordure du canal – de la verdure entre les blocs de marbre – le houppier d’arbres inconnus – de blanches colonnes en ogive – des lustres suspendus Continuer la lecture# 40 jours #31| dériver