A propos de Solange Vissac

Entre campagne et ville, entre deux livres où se perdre, entre des textes qui s'écrivent et des photos qui se capturent... toujours un peu cachée... me dévoilant un peu sur mon blog jardin d'ombres.

#anthologie #14 | entre chien et loup

Entre chien et loup. C’était son expression favorite. Il la disait avec envie , avec crainte, respect peut-être aussi. Ce moment où tout peut basculer, où le jour se détricote en quelques minutes et rien ne peut interrompre sa fin. Ce moment où l’on ne peut sans doute rien faire d’autre que s’accouder à un bar et boire ce qu’il Continuer la lecture#anthologie #14 | entre chien et loup

#anthologie#13 | San Zanipolo

Dans la présence absence des silhouettes, presque des êtres de fiction, qui traversent, stagnent, rêvent, photographient, jouent ou simplement se contentent de regarder et de fixer dans un coin de l’esprit quelques images qui referont surface le soir sur un carnet à spirales d’un rouge rubis, sans lequel il n’aurait pas été possible de séjourner dans Venise. Les mots tenteront Continuer la lecture#anthologie#13 | San Zanipolo

#anthologie #12 | regards

Ainsi la locomotive est aimantée par le but qu’elle atteint en un ralentissement étudié qui porterait à croire que non il ne faut pas aller en ce sens, qu’il faudrait résister, oui mais voilà on ne résiste pas et on revient, qui sait peut-être pour la dernière fois, dans cette ville qui fascine, qui attire, vers cette improbable cité intérieure Continuer la lecture#anthologie #12 | regards

#anthologie #11 | noir

et quelque chose l’envahit c’est une sorte d’oppression à laquelle il n’a encore jamais fait face Les sons de cloches résonnent encore mais pas à l’extérieur comme précédemment car désormais personne ne les entend et les passants qui arrivent près de la cathédrale ne savent pas ce qui vient de se nouer ici Non mais c’est dans son ventre que Continuer la lecture#anthologie #11 | noir

#anthologie #10 | instants d’elle

On dit qu’elle a cinquante-sept ans quand elle décide de reconsidérer ce qui a été son enfance. Est-ce bien utile de remuer ce passé dont elle ne s’est jamais remise. Le regard perdu sur le papier, elle commence d’aligner les phrases qui tenteront de dire parfois même l’indicible. Sait-elle qu’il lui reste bien peu de temps à vivre et qu’il Continuer la lecture#anthologie #10 | instants d’elle

#anthologie #09 | désormais

c’est le premier coup de cloche de l’église, lent et gras, d’autres s’enchaînent et n’en finissent pas de marteler d’un pas de deux, mais pas de ceux rapides des pas de militaires qui marchent lors des défilés d’un pas cadencé, mais de ceux des soldats anglais par exemple au moment de la relève de la garde devant la résidence royale, Continuer la lecture#anthologie #09 | désormais

#anthologie #08 | la forêt obscure

…, et c’est ainsi que, là sous l’escalier qui conduirait aux chambres, mon pied s’est posé sur une étrangeté du sol, suscitant un son creux, caverneux, avec une sensation éprouvée sous la plante des pieds qui laissait imaginer que le sol pouvait, à tout instant se dérober. Mon pied venait de ressentir la trappe. À bien écouter, il semblait que Continuer la lecture#anthologie #08 | la forêt obscure

#anthologie #7| perdre pied

Comme si nous étions à l’heure des métamorphoses. Et insidieusement le jouet d’un songe. Quand le temps se dissout à la lumière du soir, quand toute forme devient instable, quand les images se décomposent et que les ombres se font étoffe, les feuilles coquillages, les arbres des silhouettes en marche, les fauteuils des monceaux de nostalgie, les livres des sortes Continuer la lecture#anthologie #7| perdre pied

#anthologie #06 | ne pas se perdre

Enfin ils sont partis. Ils étaient tous à crier et parler à tort et à travers. À faire des blagues qui ne font rire qu’eux, à se pavaner et à se moquer. Je ne suis pas comme eux. Cette vie en meute ne me convient pas. Ils écrasent tout sur leur passage, les fleurs les herbes et moi. J’aime regarder Continuer la lecture#anthologie #06 | ne pas se perdre

#anthologie #05 | Une femme d’immensité

Aux aguets. Du dehors et du dedans. Toujours. Ici, dans le bus. Là, dans la foule des grandes avenues. Mes bras, que d’autres disent démesurés, ne sont rien d’autres, lorsque je les étends, que ma zone de protection: il est interdit de dépasser cette limite. Ma tête s’insinue à l’intérieur des têtes de ceux que je côtoie, dans leur anonymat. Continuer la lecture#anthologie #05 | Une femme d’immensité