A propos de Solange Vissac

Entre campagne et ville, entre deux livres où se perdre, entre des textes qui s'écrivent et des photos qui se capturent... toujours un peu cachée... me dévoilant un peu sur mon blog jardin d'ombres.

Creuser

Née, aurais pu ne pas. Poussé tous les cris de la vie d’un seul coup. Regardé, écouté, tenté de comprendre les rouages du comment être, comment faire, comment se comporter, comment s’adapter. Appris à lire avant l’âge, ai sauté une classe, commencé à ressentir un mal être, solitudiné beaucoup, imaginé, cherché refuge au sein des livres, des mots. En ai Continuer la lectureCreuser

APRÈS ( deuxième version)

APRÈS il ne reste que la mémoire quand l’autre qui a tant compté s’est absenté pour un APRÈS dont il faut s’acclimater avec ce regard vague et ces mains démunies un APRÈS où le manque va tenir lieu de boussole quand on compte les heures APRÈS les jours APRÈS les années APRÈS où l’on vit sans car vivre APRÈS c’est Continuer la lectureAPRÈS ( deuxième version)

Derrière, elle

L’infini d’un ciel, percuté de nuages, orné d’une lune de nacre où tout se noie comme ces trainées de rêves ou ces pensées froissées qui heurtent les talus, épousent les feuillages qui filent sans que l’on sache de quelle essence d’arbre, se crispent auprès des parois sombres que la voiture longe quelques instants, puis le souffle s’apaise, les paupières luttent Continuer la lectureDerrière, elle

Traversée

Entrer          dans cette opacité          cette strate inconnue          où elle s’est retirée          avancer sur un fil d’incertitude          ne pas perdre pied          espérer un sourire          elle est dans son fauteuil roulant                   assoupie dans ses songes          libérée ou emmurée          hésitation sur le seuil                    à franchir le fossé          laisser Continuer la lectureTraversée

Un petit bout de tissu jauni

1/ au fond d’une armoire poussiéreuse dans un sac sous des rideaux et des tissus de rien – oublié depuis des années – d’un blanc jauni avec des ajours sur le dessus – déchirure d’au moins cinq centimètres sur un des côtés – des ajours en forme de fleurs – et des fleurs cernées d’autres fleurs – broderies avec pétales Continuer la lectureUn petit bout de tissu jauni

Interstice moussu

Mousse amassée dans la lumière, autour l’ombre massive d’où émergent des formes éparpillées aux couleurs de pain brûlé, le corps qui se ploie à cet appel . Arrêt du regard pour répercuter toutes ces épines vertes où l’enfance s’est piquée mais tout est toujours recommencement. De la mousse à l’opercule de ciel en surplomb une ascension de frissons. Les troncs Continuer la lectureInterstice moussu

APRÈS

Ce n’est plus que de la mémoire qui subsiste APRÈS quand l’autre qui a tant compté s’est absenté pour toujours alors il faut s’acclimater à cet APRÈS vivre sans celui ou celle qui était une réalité habiter l’ APRÈS comme on rêve de l’avant quand on est encore dans l’espoir de quelque chose et surtout savoir que dans cet APRÈS Continuer la lectureAPRÈS

Tomber

La surface recouverte d’un goudron granuleux, emplie de ces gravillons que l’on trouve parfois sur les routes secondaires et qui réclament un ralentissement des véhicules, est venue happer le genou nu de la fillette pour y inscrire des caractères, comme une succession de mots brefs ou de cris éclos en une secousse, qui resteront signes indistincts à déchiffrer, lorsque la Continuer la lectureTomber