A propos de Solange Vissac

Entre campagne et ville, entre deux livres où se perdre, entre des textes qui s'écrivent et des photos qui se capturent... toujours un peu cachée... me dévoilant un peu sur mon blog jardin d'ombres.

vers un écrire/film #01 | de brume et de mots

Il trône, solitaire, sur la prairie d’un vert éteint par une couche de brouillard qui joue à recouvrir le paysage, ne laissant fleurir ça et là que quelques taches de pâleur. L’immobilité est entière, et laisserait à la limite de l’angoisse quiconque ne sait pas encore pourquoi il est là. Un léger tremblement de l’écharpe de brume, juste pour signifier Continuer la lecturevers un écrire/film #01 | de brume et de mots

autobiographies #14 | cartographie

Tout n’est rien. sur une place un dimanche soir d’hiver, des marrons chauds dans un cornet de papier journal, la chaleur au bout des doigts le long couloir sombre au bas de l’immeuble de trois étages, le cœur qui bat trop vite, les escaliers montés quatre à quatre sous la table, Le club des cinq entre les mains, la vie Continuer la lectureautobiographies #14 | cartographie

autobiographies #12 | dislocation

Cela participe de la dislocation d’un être, des facettes qu’il reste de lui, qu’il a bien voulu laisser appréhender, ou de ce que je souhaite garder en souvenirs. Ce qui se détache en premier c’est le presse-papier , cette boule en verre, très lourde pour mes mains d’enfant, garnie de filaments de couleurs qui s’entremêlaient comme des routes, non des Continuer la lectureautobiographies #12 | dislocation

autobiographies #10 | dentelles de vies

Elle sait s’occuper d’une ferme et des animaux. Elle sait tenir une maison et s’occuper des enfants. Elle a huit frères et sœurs. Elle aura sept enfants, quatre filles et trois garçons. Elle n’a guère le temps de regarder les nuages ou les oiseaux. Elle a les yeux fixés sur les napperons de dentelle qu’elle doit vendre pour pas grand-chose. Continuer la lectureautobiographies #10 | dentelles de vies

autobiographies #08 | revenir toujours et encore

1/ comme un collier de portes et de pièces ; avec ses meubles dépareillés d’époque et de personnalités ; agrégat de souvenirs de différents occupants depuis la nuit des temps ; la cuisine par où se fait l’entrée ; une cuisine de vieille mouture ; ses placards encastrés dans ces gros murs de granit ; jaunes ; des placards désespérément jaunes ; chacun avec un mode d’ouverture différent, Continuer la lectureautobiographies #08 | revenir toujours et encore

autobiographies #07 | l’âme d’une porte

C’est la plus ancienne qui s’ouvre dans la mémoire : la porte de l’allée de la maison de trois étages – on n’employait jamais le mot immeuble – , cette vieille maison aux pierres grises qui attire toujours mes pas. La porte était haute et lourde à pousser, une grosse poignée ronde pour actionner l’ouverture, mais dans la journée elle était Continuer la lectureautobiographies #07 | l’âme d’une porte

autobiographies #04 | ce numéro n’est plus attribué…

Le carnet à la couverture noire avec un élastique distendu qui ne maintient plus vraiment les informations qu’il enserre. L’écriture penchée et ample ne laisse aucun doute sur son propriétaire. Ce n’est pas un carnet d’adresse par ordre alphabétique comme on trouvait autrefois, mais un carnet à tout faire, pour prendre des notes, à petits carreaux et assez épais, d’une Continuer la lectureautobiographies #04 | ce numéro n’est plus attribué…

autobiographies #01 | entre chien et loup

Marcher dans ce pré serait comme entrer dans un tableau, le déchirer de ses gestes. Alors, ne pas. Se tenir sur le chemin qui le surplombe si peu mais qui permet une vision élargie, presque aérienne de cette combe, cernée par des collines dans le lointain afin de bien clore le cadre. Ne pas dresser le cadastre des espaces, mais Continuer la lectureautobiographies #01 | entre chien et loup

#L13 | l’homme du train

version 1 avec notes Elle regarde aux entours(1) de son siège, un peu de biais, sans trop en avoir l’air(2), compte les silhouettes, se demande comment ils font pour vivre, pour affronter les pensées qui naissent et meurent entre le lever et le coucher du soleil (4). Quels secrets ont-ils pu mettre à jour pour tenir, quels chemins de hasard Continuer la lecture#L13 | l’homme du train

autobiographies #03 | chétif et solitaire

C’est pas de la tristesse, mais juste de l’émotion. À repenser à lui si frêle sur le bord du chemin. Si perdu dans ce paysage de rochers, de prairies, de cailloux, de mousses, de lichens. Si fragile dans cette courbe du chemin. À l’écart du passage des troupeaux. Si peu de passants arpente ce sentier de pierrailles qui serpente jusqu’à Continuer la lectureautobiographies #03 | chétif et solitaire