A propos de Solange Vissac

Entre campagne et ville, entre deux livres où se perdre, entre des textes qui s'écrivent et des photos qui se capturent... toujours un peu cachée... me dévoilant un peu sur mon blog jardin d'ombres.

#40 jours #28| ça n’a pas de prix

Tu te souviens. Du temps passé dans les librairies. Depuis toujours, te semble-t-il. Avec ton père d’abord. Puis seule ensuite. La main dans la poche, qui tenait le billet. L’autre qui touchait les livres. La main du réel. La main du désir. Puis les calculs à faire. Un gros livre, de poche bien sûr ou deux petits. Le billet n’était Continuer la lecture#40 jours #28| ça n’a pas de prix

#40 jours #27| quelles réponses?

Comment il s’appelait déjà? Mais qu’est-ce qui a bien pu lui arriver ? Vous le trouviez pas bizarre, vous ? Vous n’avez rien entendu, vous habitez à côté quand même ? Vous l’avez pas trouvé triste hier ? Mais comment c’est possible des choses pareilles ? Il vivait tout seul, non ? Pas de femme, pas d’enfant, c’était un type étrange ? À quelle heure ça s’est Continuer la lecture#40 jours #27| quelles réponses?

#40 jours #26| c’est grave

D’une main timide, elle écarte légèrement le rideau de coton blanc, derrière lequel elle se dissimule. Elle fixe la boutique juste en face où quelque chose se passe. Il y a un remue-ménage inhabituel comme elle n’en a jamais vu. Une voiture de police, une ambulance, des hommes en uniforme ou en costumes, comme s’ils allaient à un mariage ou Continuer la lecture#40 jours #26| c’est grave

#40jours #25 | boutique abandonnée

Syncope de l’enseigne. Une syllabe a disparu. Un corps aussi. Il y a longtemps. Disons années 1960. C’est au bas de la rue. À droite en montant. Côté pair. Au tout début. Je me souviens du corps vivant. Grand et chauve. Un homme souriant. Je me souviens aussi de l’odeur dans la boutique. D’encaustique, de cire. De produits qui piquaient Continuer la lecture#40jours #25 | boutique abandonnée

#40jours #22 | au carrefour des ans

Imaginons que les caméras de surveillance aient pu contrôler ce carrefour, disons depuis cent ans. C’est le croisement entre la rue Pointe-Cadet et la rue Léon Nautin que beaucoup appelaient rue du Chambon. C’est un carrefour de pas grand-chose, les deux rues ne sont pas très larges, et se prolongent l’une et l’autre de chaque côté de leur jonction. Disons Continuer la lecture#40jours #22 | au carrefour des ans

#40jours #21 | Cap, pas cap!

Elles sont trois. Trois adolescentes dans les années soixante-dix. À découvrir le monde, les gens, la peur de vivre, l’envie de vivre et le rire. Z’êtes pas cap, avait dit Christiane. C’est toujours elle qui lançait les idées les plus saugrenues, qui prenait le plus de risques, qui sortait des sentiers convenus. Alors elle leur lance un défi et les Continuer la lecture#40jours #21 | Cap, pas cap!

#40 jours #19| proies

Attendre sans trop savoir. Que les heures passent, que s’arrête la pluie, que vienne l’envie de s’en aller, ou qu’il fasse moins chaud, ici au moins c’est climatisé. On se tient dans un temps suspendu, à faire ce qu’il faut : saisir ce qui se dérobe, jardiner les germes de l’imaginaire . Arpentant la mezzanine de la bibliothèque qui fait le tour Continuer la lecture#40 jours #19| proies

#40jours #18 | comme un rituel

C’était toujours le même rituel. On sortait du lycée vers 16 ou 17 heures, sans précipitation, en traînant même un peu le pas, pour rallonger ces moments de répit où le temps semblait nous appartenir, et retarder le retour à nos solitudes. Les paroles fusaient entre nous trois, prenaient le temps de la contradiction ou de l’approbation. Le monde se Continuer la lecture#40jours #18 | comme un rituel

#40jours #17 | d’elles, un peu

Elle est calfeutrée dans la tenue qui la désigne, blouse rose à rayures blanches, afin de ne pas être confondue avec les maîtresses de l’école maternelle. Penchée sur un tout petit en larmes qui n’a pas eu le temps d’arriver aux toilettes. Tout est dans le geste, simple et empli de tendresse dont elle est revêtue. La dame de service, Continuer la lecture#40jours #17 | d’elles, un peu