autobiographies #06 | à bord du temps

Il fait chaud dans ce compartiment, on est enfin partis mais il fait chaud, il pleuvait à la gare de Lyon et c’est comme si cette pluie s’était infiltrée dans le compartiment bien rempli, toutes les couchettes seront occupées, visiblement, dans ce petit espace se tenir debout pour commencer, le temps de reconnaître sa place, de s’occuper de la valise, d’enlever Continuer la lectureautobiographies #06 | à bord du temps

autobiographies #03 | bouger

Arbre, quelque chose de toi me poursuit : tu n’as pas de jambes. Tu sais que tu es facilement assimilé à l’humain, tes branches-bras, tes brindilles-doigts, les visages dans tes nœuds, dans les creux, ta silhouette courbe de géant dans la brume. Pour achever l’illusion anthropomorphique, tes racines sinuent à la quasi-surface de la terre, n’arrivent à y pénétrer qu’en agrippant, Continuer la lectureautobiographies #03 | bouger

autobiographies #03 | lignes de l’arbre

Arbre, j’aime ton ombre projetée sur la surface/peau d’un mur, d’un paravent, d’un rideau. Un écran clair assez, pour accueillir, en silhouette de gris, un bout de branche, éclairé en deçà. Parcellaire reproduction du réel, rendu au noir et blanc dans une forme dénudée, un bout de branche d’une douceur, d’une simplicité, délicates. Quand l’original est fleuri, riche de couleurs, Continuer la lectureautobiographies #03 | lignes de l’arbre

hors-série #3 | sa voix

Il ne parle plus qu’en chuchotant. Sa voix monte et descend, portée par un souffle qui ne se démet pas. Le filet est vigoureux mais ténu. Se pencher pour percevoir. Cela commence par un voyage raisonnable avec construction de phrase stable : Il faut que, Comment vais-je, Je sais que : tout va bien ! Ce sont les vocables qu’il y met après Continuer la lecturehors-série #3 | sa voix

Hors-série (3) Serpette

Outil principalement agraire, la serpette n’est pas une faucille : elle n’a de courbe que sa pointe. D’où des métaphores différentes. Ainsi l’expression ironique uniquement attachée à l’une : droite comme une faucille ».  Alors que la serpe figure une manière d’être taillé, plutôt rude, même grossière : « coupé à la serpe », pour un visage, mal bâti pour un corps, mal tourné, pour Continuer la lectureHors-série (3) Serpette

hors-série #2 (2) Dans l’appartement vide…

… comment inventer un espace ? Un lieu, jardin, grotte, prairie, comment se le faire soi ? En apportant une table, une grande table. La table, solide, de quatre pieds, pas de menteries : stable. Table pour écrire, poser des livres, une bouteille, faire table de travail en somme, mettre le couvert, aquareller un moment, déposer les courses, dans un Continuer la lecturehors-série #2 (2) Dans l’appartement vide…

hors-série #2 | l’Objet du jour

20211006_112053.m4a Si l’on devait en célébrer, hésitation entre tourne-disque, vélo, fusée. Alors, tout simplement : le lit ! Ô matelas : a-t-on chanté assez tes douceurs inconnues, tes chastes rebondis, tes langueurs océanes ? Ô drap ! A-t-on assez loué ton fin tissé de fils, tes senteurs de lilas, ton lissé impeccable ? A-t-on assez narré pour quels voyages embarqué, l’Homme se déleste de son corps Continuer la lecturehors-série #2 | l’Objet du jour

#L7 CAHIER DE TRAVAIL

Réflexions actuelles autour de l’écriture : François Bon : « Quand la phrase titre est prête pour qu’on la creuse » ou le titre programmatique, j’aimerais pouvoir faire exister ce phénomène. Mais quelquefois, il se suffit à lui-même. Tout modeste exemple : Le soleil, quand il est là. « Wong Kar-wai réécrit tout au montage » dit un acteur témoin lors d’une émission de radio. Dans Continuer la lecture#L7 CAHIER DE TRAVAIL

#L1 Il marche tête baissée

Il marche tête baissée. Ce qu’il voit de la ville par son sol la nuit : éclairs blancs, masses noires, fantômes d’immeubles, figures géométriques réverbérées, mosaïques de lumières de publicité, reflets sur reflets, clairs obscurs de la ville en cube, où seuls dépassent les coins d’ombres grandis rétrécis, et les longues statues noires sur les places projetées en irisés de gris Continuer la lecture#L1 Il marche tête baissée

#L4 Eblouithèque Sylvie Serpette

De Brussolo : Le syndrome du scaphandrier : l’onirique, des mondes dilatés, enfantés par un rêveur éveillé halluciné. Distension des matières, l’eau, le rêve, poursuites haletantes, temps qui court étiré accéléré.  Le sommeil et ses fabriques  De Char : Fureur et mystère : fulgurance, ellipse, urgence, essentiel, phrases qui frappent, assomption, énergie, envol, et debout De James : Le motif dans le tapis, Les papiers Continuer la lecture#L4 Eblouithèque Sylvie Serpette