transversales #02 Compressions Pèle-mêle

Petite on l’empêche de manger la terre, à plus d’âge on la laisse se momifier dans la cour du jardin. En perdant les mots, un homme perd le monde. Plus de place. Plus de ressource autre que d’aller vers la forêt, là où, en s’asseyant, il pourra peut-être devenir racine et se renouer à lui. Une histoire non préhensible tant Continuer la lecturetransversales #02 Compressions Pèle-mêle

vers un écrire/film #04 | rituel

 Dans le noir dans le gris du jour qui naît, les mains dansent s’accolent caracolent, se quittent s’abaissent se glissent l’une sur l’autre, dans le noir dans le gris du jour qui naît. Dans le noir dans le gris du jour qui naît, elles s’élèvent paume à paume, se frottent se froissent s’enroulent, et s’évanouissent dans les coulisses. Dans le Continuer la lecturevers un écrire/film #04 | rituel

#O3 E/F Impressions sur rétine

Sous l’eau de la piscine. L’œil est une caméra qui explore dissocie les couches de lumière les ombres capte les réflections les reflux les bulles respiration air bruits assourdis énormes comme dans la neige amplifiés et lointains un monde souterrain un double de l’autre un gant retourné l’intérieur d’un soi. Fondation Vuitton. Au sommet de l’escalier d’eau des oiseaux font Continuer la lecture#O3 E/F Impressions sur rétine

vers un écrire/film #02 | Un pensionnat

des lettres gravées sur le tronc d’un arbre dans une forêt I glissement remontée du regard le long des branches malingres en cette journée d’hiver jusqu’au ciel livide  I éparpillement d’enfants sortis d’un pensionnat dans une rue de Paris par temps de brouillard I une petite fille se détache, emmitouflée dans un col de fourrure blanc, se dirige vers l’homme Continuer la lecturevers un écrire/film #02 | Un pensionnat

#01 E/F PRISE 2

 Ca monte ça monte ça gagne ça reflue ça parcourt ça envahit  ça mord ça décline c’est de l’eau, les doigts serrés groupés attaquent, montent à l‘assaut, dégringolent dans les arrières, ça chante  plus haut, bas de nouveau, ça sort de la gorge en grondant grimpe à l’assaut, arrivé au sommet  on y retourne ça gonfle ampleur ça reprend plein Continuer la lecture#01 E/F PRISE 2

vers un écrire/film #01 | E et F, une heure de vie rêvée janvier 2022

on sort on court. vers une forêt. on tombe. on perçoit terre de près, caillasse mousse écorces coquilles écrasées. on relève la tête la bête. on fend l’air les herbes, et les branches giflant. Le coeur cogne lourd ça bat de troncs en troncs. on n’attend pas on sort. du bois. on va vers une ferme Grille, on l’enfonce- fonce Continuer la lecturevers un écrire/film #01 | E et F, une heure de vie rêvée janvier 2022

autobiographies #10 | par les champs par les grèves

Devant la splendeur du soleil couchant, elle arrive. Avant, elle se sauve du salon comme une jeune fille en profitant de l’occupation des hôtes avec un voisin. Découvrir ce couchant, au bout du chemin dans le parc, une vue incroyable, dit-on, c’est le moment, en lisière des arbres, le disque, rapproché comme une lentille géante, obstrue l’horizon. Que comprendre ? Que Continuer la lectureautobiographies #10 | par les champs par les grèves

autobiographies #08 | tout ce que l’on voit sans bouger

En novembre, sur la table, un verre sans pied mais rond comme de cognac, utilisé verre à vin, liquide grenat affleurant ; le portable au cuir noir à l’étiquette qui en fait cahier à la couverture sage ; le mug à thé, pas de version française acquointante ; le vase en gros verre au col biseau offrant une fleur de bégonias rouge goutte Continuer la lectureautobiographies #08 | tout ce que l’on voit sans bouger

autobiographies #07 | portes à la volée

#07 PORTES A LA VOLEE nov 21 Respiration des Parisiens aisés : la maison de campagne à quelques kilomètres. Celle de mon grand-père maternel avait été plusieurs fois transformée, comme en témoignait le portail rouillé qui ne servait plus à rien, l’espace n’étant plus assez grand à l’intérieur pour y garer une voiture avec ce muret de pierres qui barrait l’accès Continuer la lectureautobiographies #07 | portes à la volée

autobiographies #04 | les amies de ma mère

Ma mère s’appelait Noëlle. On en plaisantait bien. Entre la mère Noël et l’écologiste nous avions le choix. D’où un goût, une attention, pour les noms qui disent des mots. Longtemps après son décès survenu quand j’étais jeune, replonger dans son univers, dans cette époque des années cinquante, voir écrits le nom des lieux qu’elle fréquentait, le nom des personnes Continuer la lectureautobiographies #04 | les amies de ma mère