A propos de sophie grail

Après une grande vingtaine d’années en région lyonnaise, vis depuis bientôt une petite entre Léman, vallée verte et blanches montagnes... sans renier racines ardéchoises et tête en terres corses, balinaises ou cévenoles... dévoreuse ou passeuse de livres, clame haut et fort les mots des autres ( accompagne aussi depuis quinze ans les élèves de CM2 à jouer avec les leurs et en apprivoiser d’autres) sans jamais trop extérioriser les miens (sauf en labyrinthiques cérémonies secrètes). Alors sourire de me livrer en tiers-livre sans pseudo ni hétéronyme ... (Interviens discrètement sur Facebook via Sophie Sopibali)

#voyages #prologue | Errances, déshérence

J’étais à Zadar, sur les quais, où des empreintes photovoltaïques mémorisent de quoi saluer le soleil à la tombée de la nuit, juste à l’heure où le remous des ferries en venant lécher la grève fait résonner l’orgue de chants cétacéens. Ou bien je tournais autour des quinze kilomètres carrés de Gili Meno, séjournant au Kontiki,entre mer et  lac salé Continuer la lecture#voyages #prologue | Errances, déshérence

Carnets individuels | Sophie Grail

4 Décembre: #25 Fragment de corps Peau pierre— pourtant si douces— volets des yeux— filtre-larmes— chasse poussière— cache misère — parfois battantes, tressautantes — fragiles aux courants d’air— palper les sillons optiques — plonger dans le noir — semeuses de zizanie dans la persistance rétinienne — port d’attache des cils — yeux papillonnants — surplus de peau, moelleux des yeux Continuer la lectureCarnets individuels | Sophie Grail

#photofictions #09 | Indivision

C’est la première fois que je remets les pieds ici ; votre lettre a brassé pas mal de choses ; je pensais avoir tourné la page, enterré jusqu’au moindre souvenir ; sauf bien sûr ce dernier petit attachement terrien commun, indivision impossible à régulariser, piège gluant dont tu ne peux te dépêtrer…Je la revois quand on a fait le choix Continuer la lecture#photofictions #09 | Indivision

#photofictions #01 | Aurait pu être la dernière

Prise rapide, à la volée; de celles qui pourraient aisément être effacée, sauf à être partagée sur les réseaux peut-être avec l’amie végane, ou encore pour l’infime clin d’oeil à Tove Janssen. On cherche déjà l’ombre dans les rues d’Athènes ce matin du 19 Juillet 2019, après rapide traversée  de la place Monàstiraki luisante on s’empoussière dans les rues alentours, Continuer la lecture#photofictions #01 | Aurait pu être la dernière

#40jours #prologue | défricher les failles

Six carreaux aux joints effrités, ceux du bas n’ont sûrement plus la possibilité de s’entrouvrir, ceux d’en haut en barre de trois carrés ont peut-être eu un jour l’opportunité de basculer afin de permettre à l’air de circuler, l’immobilité de cette fenêtre et son éventuelle et actuelle utilité se mesurent à l’épaisseur de poussière qui l’opacifie ou l’enchevêtrement de toiles Continuer la lecture#40jours #prologue | défricher les failles

hors-série #impératif | dérecroqueville-toi

Sors de ton trou, ton ignorance, tes frayeurs, tes hésitations.Concrétise tes il faudrait, ce serait bien si , moi si j’pouvais je , mais pourquoi tout simplement on ne, je ne comprends pas qu’il n’y ait pas déjà, peut-être que si on avait ou n’avait pas, sûrement… alors oui là certainement on n’en serait pas là… envoie balader ces mots d’aliénante Continuer la lecturehors-série #impératif | dérecroqueville-toi

Transversales #02 | Raccrocs

Il vit en squattant les logements laissés vacants pour quelques jours, timide effraction, réparant parfois quelque objet dysfonctionnant ou terminant une tâche ménagère inaccomplie. Locataire d’ombre et vide. Elle se cache voudrait disparaître de cette existence. Ombre vide transparence et sillage. Ces enfants vivent presque seuls, au coeur de la forêt. Les deux soeurs ont été laissées au défrichage de Continuer la lectureTransversales #02 | Raccrocs

vers un écrire/film #02 | Vieni Elisabetta andiamo a dormire | … | non fare tarde

Retour petit matin | regard en l’air fronton lampadaire | Entrée porte cochère | Petite musique de chambre | chandeliers | menus pas serrés | le sac à main serré aussi | le coeur peut-être serré | intérieur cossu | splendeur ancestrale | rien ne dépasse | tout à sa place | furtive elle avance | la caméra glisse à Continuer la lecturevers un écrire/film #02 | Vieni Elisabetta andiamo a dormire | … | non fare tarde

#Hors-série2 : Juste un dé à coudre

L’impression qu’il y en a toujours un au fond des placards ou tiroirs des vieilles maisons que l’on débarrasse, soudé au papier peint punaisé qui empêche la communication de l’humidité des murs, et peut-être aussi dissimule quelques tâches de salpêtre, s’en fiche lui, le plus souvent il est inoxydable. Les moins solitaires camouflés noyés dans le fouillis d’une simple boîte Continuer la lecture#Hors-série2 : Juste un dé à coudre

#P5 Vertige de colère

Ça tombe dessus, marteau-comète qui brise le crâne et fait perdre pied. Oscillations sables mouvants ventouse à ténèbres ou lévitation forceps arrache-pieds-sur-terre : ce contact douce voûte plantaire. Ça égratigne la patience, bouillonne le sang froid, nourrit le cri de la chorale des rejetons enfouis, couleuvres avalées, frustrations refoulées, colères enterrées sous la chape du plomb de la bienséance et Continuer la lecture#P5 Vertige de colère