A propos de sophie grail

Après une grande vingtaine d’années en région lyonnaise, vis depuis bientôt une petite entre Léman, vallée verte et blanches montagnes... sans renier racines ardéchoises et tête en terres corses, balinaises ou cévenoles... dévoreuse ou passeuse de livres, clame haut et fort les mots des autres ( accompagne aussi depuis quinze ans les élèves de CM2 à jouer avec les leurs et en apprivoiser d’autres) sans jamais trop extérioriser les miens (sauf en labyrinthiques cérémonies secrètes). Alors sourire de me livrer en tiers-livre sans pseudo ni hétéronyme ... (Interviens discrètement sur Facebook via Sophie Sopibali)

#anthologie #05 | Complainte pour l’enfant suce-moelle

Enfant suce-moelle, qui dès sa naissance tutoyait les étoiles, centre du monde et des attentions, Tout tout de suite, Toujours plus, plus haut, ne fixer aucune limite…jusqu’àPlus dure sera la chute, cul par terre, nez dans la poussière l’arrivée d’un autre non-dit-tyran, ou bien cosmos parental s’est étiolé, confiance absolue s’est fissurée, peut-être cellule familiale s’est explosée ou peut-être pas Continuer la lecture#anthologie #05 | Complainte pour l’enfant suce-moelle

#anthologie #04 | habiter

1:Ça commence avec un lancinant écho, douce mélopée : Allain Leprest en duo avec Yves Jamait « Je le sais, c´est notre Terre Quatre murs, quatre saisons Sont-ils vraiment ma maison? J´habite tant de voyages De creux, de mains, de nuages J´habite des cieux sans bornes Rien qui n´ait vraiment de forme » 2: Vivre et habiter, en français, en Continuer la lecture#anthologie #04 | habiter

#anthologie #02 | L’avancée

Ce pourrait être une pièce, même si elle n’a pas tous ses murs. Elle a un sol : rustique, de larges pierres plates, chacune ayant sa forme propre et des couleurs de schistes, elles pourraient être dans le lit d’une rivière,caressées par les courants voire même creusées en chaudrons par des galets ricochant en tourbillons, non ici, elles ont été Continuer la lecture#anthologie #02 | L’avancée

#anthologie #01 | préparations

Somnambuler jusqu’à la douche ou au café.Se dévêtir, s’asperger: pas le temps de s’immerger, ruisseler, sécher, revêtir Prendre le chemin de l’école, à pieds ou en voiture.Ne pas oublier les lunettes: nouvel outil professionnel indispensable : contrer le lire-flou S’engoudronner les pieds ou pneus, réfugier les yeux dans le vague du paysage, route peu fréquentée au coin de l’œil, virer Continuer la lecture#anthologie #01 | préparations

#anthologie #prologue | Êtres

J’ai été graine. Ou plutôt union de pistil humain projeté dans anfractuosité lunaire humaine. J’ai été gratteron. Adhérent à une paroi dans laquelle me nicher profondément et m’encorder. J’ai été alpiniste sans vertige. J’ai été fruit. Petite mûre aux cellules se démultipliant ou se spécialisant en toute mon inconscience. J’ai commencé à défiler les pelotes de nerfs. J’ai commencé à Continuer la lecture#anthologie #prologue | Êtres

#gestes&usages #01 | Virage au sélénium

A cause de la couleur, avaleuse de lumière, elle craignait que son regard soit lissé, que le réel engouffre toute trace de mystère de poésie. Les grains et creux de peau pourraient être éclipsés par l’attrape-regard du maquillage, tricherie colorée. Le terne des taudis où elle tentait de disparaître avec ses fantômes ne serait plus sublimé et se retrouverait pisseux, Continuer la lecture#gestes&usages #01 | Virage au sélénium

#enfances #01 | Faire la quatrième, descendre le chien, des abeilles plein la 4L

Faire le ou la quatrième, c’est entrer dans la pièce sombre, prendre sa place là où la toile cirée colle un peu moins aux avant-bras, partager la portion de saucisson et commencer la partie de tourne ou de vache, variantes du jeu de belote. Dans ses mains, capables de tenir chacune deux gros œufs, les cartes paraissent un bien moins Continuer la lecture#enfances #01 | Faire la quatrième, descendre le chien, des abeilles plein la 4L

#enfances #00 | Aigre douceur

Il lui a été facile d’échapper à la mollesse et moiteur, de la main, de la vigilance de l’aïeule. Juste un glissement, un furtif éloignement et la voici entourée d’une foule bigarrée, plus de couleurs que dans la boîte de peinture de l’école. Là-bas, sur l’autre rive, la fête foraine ; les lumières qui brillent comme bientôt brilleront ses yeux, Continuer la lecture#enfances #00 | Aigre douceur

#été2023 #01 | Une vie à consigner

Moi qui ai toujours rêvé de dénicher une correspondance oubliée, (idéalement d’amoureux fous ou de poétesse) il a bien fallu que j’hérite de ta valise cartonnée marron tâché de moisissures. Elle a resurgi dans le ballet des allers-retours déchetterie, au beau milieu des débats et interrogations location camion avec ou sans benne, tri papier ou carton, on jette ou on Continuer la lecture#été2023 #01 | Une vie à consigner

#techniques #01 I Le sentiment de la peau qui se hérisse en chair de poule

Le sentiment de la peau qui s’hérisse en chair de poule, peau qui t’échappe, qui s’échappe en grains de liberté, tendant vers d’autres espaces-temps, attraction minuscules ventouses en tête d’épingles, nées de l’inconfort aussi bien que du plaisir, suivant la peur ou la tentation, sentiment à fleur de peau, peut-être d’ailleurs affleurement de désirs d’être effleurée, lissée caressée, peau trahissant Continuer la lecture#techniques #01 I Le sentiment de la peau qui se hérisse en chair de poule