A propos de Romain Bert

J'écris pour mieux lire.

# 40 jours 02 | Cluedo

Garage fermé au rez-de-chaussée. Dans la cage d’escalier, une suite de marches s’enroulant tel un serpent autour d’un poteau central ouvragé, probablement en chêne massif – il est toujours difficile de reconnaitre le bois de la rampe d’un escalier – Monsieur A, en tenue de sport pour son footing dominical, un petit sachet en papier dans une main, monte en Continuer la lecture# 40 jours 02 | Cluedo

#40 jours #01 | à table

De l’eau qui bout dans une casserole où s’effondre lentement une poignée de spaghetti poussée par le dos d’une cuillère qu’il tient de la main gauche tandis que sa main droite ajuste la puissance du feu sur la gazinière bon marché dans un coin de la cuisine à côté de l’évier en face du frigo et les murs vert pomme Continuer la lecture#40 jours #01 | à table

vers un écrire-film #01 | globes occulaires

Reflet : tête à l’envers dissimulée de moitié par un masque chirurgical, sur une veste rouge, solaire, éclats, kaléidoscope, raies de lumière – sautent aux yeux – doigts croisés sur coque de téléphone, un visage concentré les métamorphoses d’Ovide et le paysage défile, tout entier, absorbé, dans une ligne, traînée de couleurs, mélanges de bruns et de verts, kaki, des Continuer la lecturevers un écrire-film #01 | globes occulaires

autobiographies #12 | postiches

Nichée dans un parpaing cassé. Un vieil escabeau en bois et vieux fer rouillé. Un long bambou comme on s’en servait pour improviser une canne à pêche. Dans le trou une boite. Une boite en très mauvais état, attaquée par la rouille. Sous la loupe des caractères verts foncés sur un vert plus clair, peut-être un R et un I Continuer la lectureautobiographies #12 | postiches

autobiographies #11 | In memoriam

Fausse fourrure, doudou rond qui enveloppe d’où sort une tête blonde rendue épingle rapetisse rapetisse, personne autour et tout le monde l’entoure le pompon noir fragile et mouillé devant la boite, tiges et pétales nacrés sur une vitre opaque, glisse le reflet de quelques arbres dégarnis dans leurs écorces tristes humides, accompagnent la boite, se meuvent les pompons noirs aux Continuer la lectureautobiographies #11 | In memoriam

autobiographies #10 | Elle réchauffe Elle est généreuse

Elle se lève Elle ne fait pas de bruit Elle contourne le lit jusqu’à la porte Elle ouvre la porte Elle n’est jamais fermée Elle la tire doucement Elle laisse passer les chiens Elle longe le couloir Elle entre dans la cuisine Elle s’étonne encore de l’effet soudain des carreaux noirs et blancs au sol Elle ouvre les fenêtres Elle Continuer la lectureautobiographies #10 | Elle réchauffe Elle est généreuse

autobiographies #09 | tentative de courant d’air en écoutant Koyaanisqatsi de Philip Glass

La cour après la porte bleue une marelle tracée à la craie PARADIS sept six cinq quatre trois deux un TERRE le premier pied dans une bouse de vache un enfant regarde sa semelle la jambe relevée en arrière sa tête tournée et penchée au-dessus de son épaule un mur au crépi désagréable s’adoucit de toile de jute dans le salon Continuer la lectureautobiographies #09 | tentative de courant d’air en écoutant Koyaanisqatsi de Philip Glass

autobiographie #08 | la cave ; réminiscences

c’était une cave ; trois pièces en enfilade ; rectangulaires et hautes de plafond ; le plafond était en matière de paille collée de ciment gris ; les murs étaient en parpaings badigeonnés en blanc ; au début ils ne l’étaient pas ; le sol était en béton gris plus clair que le plafond ; les trois pièces ainsi alignées étaient ouvertes au centre par de larges Continuer la lectureautobiographie #08 | la cave ; réminiscences

Autobiographie #07 – Quelques portes

Lorsque vous passiez le petit bac en pierre où coulait l’eau transparente et fraiche de la source, au milieu du mur en pierre sèche, il y’avait une porte étroite en bois qui avait été peinte en bleu et qu’il ne l’était plus ; aucune poignée ne permettait de l’ouvrir, il suffisait de la pousser, son bas vermoulu résistait un peu sur Continuer la lectureAutobiographie #07 – Quelques portes