#anthologie #33  | Beckett | où vont les murs

#31# Jacquot à bout de souffle Jacky respiration absente Snaï l’écureuil regard opaque sans forêt où tes noisettes où tes cachettes  plus d’hiver plus d’arbre plus de saut en branche éteint chaud lourd retourné dans un geste de poids mort de ta nuit profonde de mes jours sans voix de ta voix voilée voie sans issue traversée du mur claque muraille Continuer la lecture#anthologie #33  | Beckett | où vont les murs

#anthologie #32  | David Foster Wallace | l’escalade

Une nuit glaciale de 1602 précisément la nuit du onze au douze décembre selon la datation un tantinet capricieuse des savoyards, qui rappelons-le ne sont pas français bien qu’étrangement alliés de Genève à certains égards, ont essayé de prendre d’assaut la gentille et fort vertueuse Genève. Cette cité pourtant réputée pour sa vigilance calviniste, ses austères édits moraux et ses citoyennes Continuer la lecture#anthologie #32  | David Foster Wallace | l’escalade

#anthologie #31  | Laura Kasischke | tu ne reviendras pas

#20# …  même si la pierre n’a pas encore pensé à inscrire mon nom,  non je ne reviendrai pas, même si la mémoire vacille il reste les souvenirs quand je m’insinue comme un invité permanent de ton imagination ou dans les pages feuilletées de ton journal intime. Tu me dis que mon corps inerte avait gardé la chaleur du lit cette tiédeur Continuer la lecture#anthologie #31  | Laura Kasischke | tu ne reviendras pas

#anthologie #29  | Michaux | fascinant

#13# …  il me fascine comme une ombre je le suis du regard pendant ma lecture je lève les yeux au-dessus de mes lunettes, il m’ignore, lui-même ombre mouvante et insaisissable il ne sait rien de l’autre il ne partage rien de ce monde, une brume de paysage japonais l’absorbe tout entier.. L’attrait irrésistible du gravier chauffé – que je dérange, une espièglerie, Continuer la lecture#anthologie #29  | Michaux | fascinant

#anthologie #28  | Edouard Levé | œuvres

#2# La vache a quitté le tableau elle est venue prier avec la vraie celle de l’étable elle s’est libérée du cadre pour goûter le foin et se faire traire et téter, échapper aux regards fixes de ceux qui voient passer un train. Se rouler dans la bouse chaude. #16# Sur sa chaise elle s’est mise à bouger sur une Continuer la lecture#anthologie #28  | Edouard Levé | œuvres

#anthologie #27  | Manganelli | Centuries

Il semblait connaître ce bourdonnement comme une palpitation de ses pensées. Comment s’évader de sa propre fuite amplifiée de son sifflement. Une stéréo qu’il aurait voulu débrancher comme on arrête une mauvaise sono, il lui manquait les codes ou des plugs. Il tâtonnait dans l’obscurité cherchant en vain l’interrupteur quand la source est soi-même, un écho sans origine ni fin   #26# Continuer la lecture#anthologie #27  | Manganelli | Centuries

#anthologie #26  | Manganelli | acouphènes

Tes pas te suivent te traquent féroces sur le gravier grinçant ils mordent ils croquent chaque caillou la douleur irradie descend remonte en un écho, un bourdonnement incessant envahit ton esprit, tu trébuches sur tes propres pensées, des vieux mensonges. Cet acouphène insidieux comme une rumeur une sirène qui clame à l’intérieur de ton crâne, une vrille qui fouille creuse retrouve Continuer la lecture#anthologie #26  | Manganelli | acouphènes

#anthologie #25  | Ryoko Sekiguchi | comment sens-tu ?

L’odeur est un art subtil une anticipation une ligne de fuite qui s’engouffre en toi à contre-sens remonte le souffle, s’accroche t’emmène par le bout du nez à te sentir   L’odeur du monde qui tourne sait elle qu’elle tourne, une brise dans les narines traverse les artères les veines serpente à  travers les canaux mystérieux de son corps immense l’odeur change Continuer la lecture#anthologie #25  | Ryoko Sekiguchi | comment sens-tu ?

#anthologie #24  | Paul Nizan | face à face 

En un instant volé à notre dialogue il avait fermé les yeux d’un geste presque imperceptible, j’aurais pu ne pas m’en apercevoir, une feuille qui tombe sans bruit ; confortablement en torsion gauche de son buste le bras déposé sur le dossier de la chaise la main négligemment pendante, les yeux cherchant l’ouverture il avait poursuivi confusément de quelques mots, ses Continuer la lecture#anthologie #24  | Paul Nizan | face à face 

#anthologie #23 | Perec | sans dessus-dessous

Comme un vortex entrainé se laisser partir changer d’état changer d’étage conjurer notre ignorance parce que là en dessous d’autres savoirs ; entre les lames de parquet mon œil est aspiré il est devenu corps tout entier une matière malléable qui saurait voyager traverser le temps la logique de l’espace, les murs se dissolvent le paysage ne s’attrape pas du regard Continuer la lecture#anthologie #23 | Perec | sans dessus-dessous